Les grandes dates de la Franc-maçonnerie
D’après le livre de François Rognon ‘’Chronique des origines de la Grande Loge de France’’ – éditions du Borrego – Le Mans – 1994.
En rouge sont intercalées les grandes dates de la franc-maçonnerie dunkerquoise.
Les points d’interrogations finissant certains paragraphes montrent des incertitudes historiques (?) Si vous avez connaissance d’informations, objets, relatifs à l’histoire merci de nous contacter
1400 environ
Les manuscrits Régius et Cooke racontent l’histoire traditionnelle du Métier et présentent un ensemble de règles professionnelles et morales : Les old charges, les anciens devoirs dont s’inspireront James Anderson et Jean Théophile Désaguliers en 1723.
1600 environ
En élaborant ses statuts, William Shaw, architecte écossais et compilateur des anciens devoirs, ‘’entreprit de réorganiser le métier de maçon en Écosse, le dota d’une nouvelle stature et d’une nouvelle signification et ce faisant il créa la Franc-Maçonnerie [1] ’’.
1640
Les premiers non-opératifs sont acceptés en Loge (William Maxwell, médecin du roi, James Thomson…)
1646, octobre
Initiation d’Élias Ashmole, antiquaire, mathématicien astrologue, dans une loge où, apparemment, il n’y avait plus d’opératifs.
1710
Existence de nombreuses loges, en Angleterre et en Écosse, les unes formées uniquement d’opératifs, les autres uniquement de spéculatifs, d’autres encore d’opératifs et de spéculatifs.
1712
Initiation de Jean Théophile Désaguliers.
1717, 24 juin
Quatre loges se réunissent pour constituer la Grande Loge de Londres. Premier Grand Maître: Anthony Sayer
1721, 13 octobre
Installation de la Loge Chapitrale et Écossaise de Saint-Jean ‘’L’Amitié et Fraternité’’
1722
Philippe de Wharton, Grand Maître de la Grande Loge de Londres.
1723
Les premières constitutions et règlements de l’Ordre sont rédigés par James Anderson et Jean Théophile Désaguliers.
1728
– Les premières loges, en France, sont composées essentiellement de britanniques.
– Philippe de Warton 1er Grand Maître d’une Grande Loge de Paris (?)
1732
Première loge française à recevoir patente de la Grande Loge de Londres: ‘’Le Louis d’Argent’’
1732, 17 avril
‘’L’Anglaise’’, 1ère loge bordelaise, est fondée par 3 navigateurs anglais (?).
1733
La loge n°115 sur le tableau de la Grande Loge de Londres a pour titre distinctif ‘’Scotch Mason’s Lodge’’
1737
– Création en Avignon, par le marquis de Calvière de la loge ‘’Saint-Jean d’Écosse»».
– Discours du chevalier Ramsay, homme de lettre écossais, ‘’orateur attitré de l’Ordre maçonnique en France’’.
– Lord Waldegrae pour supprimer un foyer d’activité politique actif des jacobites fait pression sur le cardinal de Fleury pour faire suspendre les assemblées de maçons.
1738
– Le duc d’Antin ‘’Seigneur bien en Cour’’ est élu 1er Grand Maître français.
– Dans le New book of Constitutions (p. 194 à 196) Anderson énumère les ‘Députations sent beyond sea’’ puis il ajoute ce commentaire: ‘’Les loges étrangères sous le patronage de la Grande Loge d’Angleterre, telles que celles de la cité d’York, d’Écosse, d’Irlande, de France et d’Italie, affectent une indépendance blâmable et refusent de reconnaître la juridiction de Grand Maître d’Angleterre; cependant toutes tiennent leurs constitutions lois et règlements des frères de la Grande-Bretagne, qui ont cru récompenser leur zèle en leur confiant les secrets de la confraternité. Ces ingrats oublient que la splendeur dont ils jouissent ne leur vient que de l’Angleterre’’.
1741, 3 juillet
‘’L’Amitié et Fraternité’’ est constituée et régulièrement établie par le duc d’Antin
1743
– Mort du duc d’Antin, élection à la Grande Maîtrise de Louis de Bourbon, comte de Clermont.
– La Grande Loge de France insère sans changement dans ses statuts le texte du New book of the Constitutions traduit par le frère de la Tierce, elle adopte en outre des ordonnances générales dont le 20e et dernier article dit: ‘’Ayant appris depuis peu que quelques frères se présentent sous le titre de Maître Écossais et revendiquent dans certaines loges les droits et privilèges dont il n’existe aucune trace dans les archives et usages de toutes les loges établies sur la surface du globe, la Grande Loge a décidé que les Maîtres Écossais doivent être considérés par les frères à l’égal des autres appentis et compagnons dont ils devront porter le costume sans aucun signe de distinction.
– Rituel de Maître Écossais (traduction du scotch mason pratiqué en Angleterre) et d’Élu Parfait.
1744
Rituel de Chevalier de l’Orient
1745
Création par Étienne Morin à Bordeaux de la Parfaite loge d’Écosse de Sain-Jean de Jérusalem, Mère Loge écossaise de France.
1747
La Mère Loge écossaise de Bordeaux délivre des patentes à des loges parisiennes.
1749
La Mère Loge écossaise de Bordeaux délivre des patentes à des loges de Saint-Domingue.
1755
Nouveaux statuts de la Grande Loge de France adoptés le 14 juillet. Un article prévoit que les ‘’Maîtres Écossais auront la surveillance de tous les travaux… ils auront la liberté de prendre la parole, d’être toujours armés et de rester couverts’’.
1756, 1er mars
‘’L’Amitié et Fraternité’’ est reconnue et confirmée par le Grand Orient de France, elle reçoit sa patente.
1760-1762
Multitude de nouveaux grades dont le Souverain Prince Rose-Croix et le Grand Inspecteur Grand Élu, Chevalier Kadosh influencé par le séjour en Allemagne du système écossais.
1761
Le frère Peny, marchand plumassier, Maître de la loge Saint-Martin fait Grande Loge à part, en réaction à l’inaction du comte de Clermont qui avait nommé un ‘’substitut particulier’’, le frère Lacorne, maître à danser et Maître de la loge de la ‘’Sainte-Trinité’’.
1761, 25 août
Morin est admis à participer aux travaux de la Grande Loge avec Lacorne et Chaillon de Jonvile.
1761, 27 août
La Grande Loge lui délivre les fameuses lettres patentes lui permettant ‘’d’établir dans toutes les parties du monde la parfaite et sublime maçonnerie et d’admettre et constituer aux sublimes degrés de la Haute Perfection, de multiplier et créer des Inspecteurs en tous lieux où les sublimes grades ne seront pas établis’’.
1762
– Le frère Chaillon de Jonvile, Maître de la loge ‘’Saint-Antoine’’ remet de l’ordre et permet une période de prospérité.
– Création d’un Souverain Conseil des Grands Empereurs Princes et Chevaliers de l’Orient.
– Création parallèle d’un Souverain Conseil des Chevaliers d’Orient.
– Après la mise en sommeil de la loge de Bordeaux, celle de Marseille prend le nom de ‘’Mère Loge écossaise de France’’.
1766, 11 mars
Une demande de patente est faite à ‘’L’Amitié et Fraternité’’ pour le Régiment du Lyonnais, cantonné à Lille.
1767
– Situation inextricable: multitude de faction, de noms, de rites, de grades.
– Suspension des travaux de la Grande Loge par le lieutenant de police Monsieur de Sartine.
1771
– Mort du comte de Clermont, élection à la Grande Maîtrise du duc de Chartres: ‘’Souverain Grand Maître de tous les Conseils, Chapitres et Loges écossaises du grand globe français’’.
– Reprise autorisée des travaux de la Grande Loge, le duc de Montmorency-Luxembourg ‘’véritable restaurateur de l’Ordre’’.
1772
Réunion de la Grande Loge de France et du Souverain Conseil des Empereurs en une ‘’Souveraine et très respectable Grande Loge de France’’. Une commission de 8 Frères, quatre Frères de la Grande Loge et quatre du Souverain Conseil, est chargée de présenter les nouveaux statuts, elle prend le nom de Grand Conseil de l’Ordre.
1773, 5 mars
Première assemblée de la Souveraine Grande Loge Nationale de France où apparaît une opposition entre les Maître de province et les Maîtres de Paris qui font Grande Loge à part.
1773, 7 avril
Les Maîtres de Paris cèdent et demandent leur place dans l’assemblée afin de constituer ‘’un seul et même corps sous le nom de Grand Orient de France’’.
1773, 28 mai
Le duc de Montmorency-Luxembourg nomme les 27 officiers du Grand Orient.
1773, 17 juin
Labady, avec d’autres frères mécontents, réunit les Maîtres de loge de Paris en Grande Loge dont ils ont conservé les seaux et les timbres.
1773, 1er septembre
Dernière séance de la Grande Loge Nationale
1773, 9 octobre
Labady et Duret sont emprisonnés avec le frère Bourgeois.
1773, 28 octobre
– A midi, ouverture des travaux du Grand Orient de France par le Grand Maître le duc de Chartres, suivi d’un banquet ‘’où ne sont admis que les maçons réguliers’’.
– Les loges doivent faire ‘’rafraîchir’’ leur constitution: les loges qui n’auront pas renouvelé leur constitution avant le 1er janvier 1777seront considérées comme irrégulières.
– Pas un mot sur les hauts grades dans les statuts du Grand Orient.
1774
– Réveil de la loge ‘’Saint-Jean d’Écosse’’ en Avignon[2] qui se voit transmettre le statut de Mère Loge écossaise d’Avignon, par la Mère Loge écossaise de Marseille.
– Le frère Gouillard de la Grande Loge écrit au Grand Orient: ‘’Si nous ne sommes pas réguliers, nous qui vous avons constitués, de qui tenez-vous vos pouvoirs et de quel droit prétendez-vous donner la vie à ceux de qui vous l’avez reçue?’’
1775
La loge ‘’La Vertu’’ est installée.
1776
– ‘’Saint-Jean d’Écosse du Contrat Social’’ de Paris demande patente à la Mère Loge écossaise d’Avignon. Elle la lui accorde ainsi que le titre de Mère Loge écossaise de France. Le Grand Orient radiera la loge ‘’Le Contrat Social’’ en mai.
– Rupture du Grand Orient avec la Grande Loge d’Angleterre.
1777
– La Grande Loge crée à Nogent-sur-Seine la loge ‘’Saint-Laurent des amis réunis’’. 5 ans après le Grand Orient installe en cet Orient la loge ‘’Les Amis de la parfaite régularité’’ (1782).
– La Grande Loge donne patente à la loge ‘’Saint-Charles du Triomphe de la Parfaite Harmonie’’.
Juillet 1782
Constitution d’un Régime Ecossais de Tradition Templière. Les loges opératives s’y ouvrent aux bourgeois qui admettent l’idée, qui s’impose avec la Renaissance, que l’Univers n’est qu’un Temple construit selon des règles mathématiques et géométriques par un Grand Architecte.
1781
Concordat entre le Grand Orient et la Mère Loge écossaise qui s’engage à ne plus créer de loge sur le territoire du royaume mais peut continuer à créer des ateliers supérieurs.
1782
– La Mère Loge écossaise d’Avignon donne patente à la loge ‘’Saint-Charles du Triomphe de la Parfaite Harmonie’’.
– Création au sein du Grand Orient de la chambre des grades.
1783
Le Grand Orient accepte d’accorder patente à la loge ‘’Saint-Charles du Triomphe de la Parfaite Harmonie’’ sous le nom de ‘’Saint-Alexandre d’Écosse’’.
1784, 14 avril
La loge ‘’La Trinité’’ est registrée.
1784, 8 juillet
La loge ‘’La Trinité’’ reçoit sa patente.
1784, 10 août
La loge ‘’La Trinité’’ est installée.
1787
Création du Grand Chapitre métropolitain, développement du Rite Français en 7 degrés.
1787, 15 juillet
Émigration de Montmorency-Luxembourg pour l’Angleterre.
1789
– Pierre Chevalier mentionne l’existence de 629 loges et 30 000 maçons, alors que Bord [3] parle de 300 loges qui souffrent du manque de fréquentation.
– Le Grand Orient conforte son hégémonie en incorporant les groupuscules écossais. La Grande Loge appelée depuis 1773 ‘’Grande Loge de Clermont’’ continue à vivre tout comme les Mères Loges du Rite Écossais, la loge ‘’Anglaise’’ de Bordeaux ou le ‘’groupe d’Hérédom de Kilwining’’ à Rouen.
– le duc de Montmorency-Luxembourg a fortifié l’ossature du Grand Orient, lui donnant une importance certaine et irréfutable mais le ‘’paysage maçonnique’’ français est loin d’être uniforme d’autant que mysticisme et occultisme ont fortement teinté la ‘’noble démarche et les secrets de l’honorable confrérie’’: Saint-Germain, Messmer, Cagliostro, Dom Pernety et les illuminés d’Avignon,Martinès de Pasqually et les Élus Coens, Louis-Claude de Saint-Martin et les philosophes inconnus, Jean-Baptiste Willermoz et le Régime Écossais Rectifié, Savalette de Lange et les Philalèthes…
1790
22 loges seulement répondent à la demande du Grand Orient de constituer un fonds pour faire un ‘’don patriotique’’ à l’Assemblée Nationale.
1790, 31 mars
Allumage des feux de la loge ‘’Les Vrais Bataves’’ par le Vénérable de ‘’L’Amitié et Fraternité’’, Jean-Marie Emmery.
1790, 20 novembre
Circulaire de la loge ‘’Saint-Jean d’Écosse du Contrat Social’’, Mère Loge du Rite Écossais Philosophique: ‘’craignons qu’en sortant des enceintes mystérieuses de nos temples nous cessions d’être des agents immédiats de la nature et de la vérité pour devenir les instruments aveugles des passions humaines’’.
1793
Le duc d’Orléans démissionne de la Grande Maîtrise du Grand Orient.
1793, 14 mars
’L’Amitié et Fraternité’’ installera la loge militaire ‘’Liberté, Égalité, Fraternité’’, à l’Orient de son régiment.
1793/1796
Quelques loges seulement continuent à travailler.
1797
– 18 loges figurent sur le tableau du Grand Orient dont 3 à Paris.
– De Grasse-Tilly et Delahogue sont nommés Inspecteurs Généraux adjoints par un subdélégué de Morin et fonderont avec John Mitchell et Frédéric Dalcho le Suprême Conseil des États-Unis en 1801 à Charleston.
1797, 13 septembre
Les travaux de la loge ‘’La Trinité’’ qui avaient été suspendus en 1793, reprennent force et vigueur.
1798
La loge ‘’L’Amitié et Fraternité’’ adopte en tenue solennelle ses premiers Statuts & Règlement. Ils comprennent 52 articles.
Ils sont disponible en cliquant sur le lien : voir les Statuts et Règlements de la loge « Amitié et Fraternité de 1798.
1799, avril
Concordat entre le Grand Orient et la Grande Loge. Réunion des archives, administration exclusivement par le Grand Orient sauf pour la Mère Loge écossaise ‘’Saint-Alexandre d’Écosse’’.
1800
Le Grand Orient compterait 74 loges dont 23 à Paris (6 auraient appartenu à l’ancienne Grande loge de France et 5 de constitution récente).
1801
Création du Suprême Conseil de Charleston.
1802
– Premier relevé officiel du Grand Orient depuis la Révolution: 114 loges dont 27 parisiennes.
– De Grasse-Tilly premier Grand Commandeur du Suprême Conseil d’Amérique qui lui accorde une patente de Grand Commandeur ad vitam.
1802, 12 novembre
Circulaire du Grand Orient qui déclare irrégulières les loges qui ‘’pratiquent des rites étrangers à ceux reconnus par lui’’.
1802, 4 décembre
Circulaire du Suprême Conseil d’Amérique: ‘’Les Sublimes maçons n’initient jamais aux degrés bleus sans y avoir été régulièrement autorisés par une Grande Loge symbolique’’.
1803
Pierre Chevallier [4] cite un rapport de police: ‘’Si les loges de Francs-Maçons ne se multiplient plus autant…le nombre des Frères augmente considérablement…le même local sert à quatre ou cinq loges. Avant et après les travaux maçonniques, on s’occupe souvent de politique dans les loges souvent fréquentées par les exclusifs (les Jacobins, les nostalgiques de la Révolution)… Les maçons tranquilles et qui ne s’occupent véritablement que de la Maçonnerie cherchent dans ce moment-ci à réorganiser le Grand Orient et à faire tomber petit à petit les loges suspectes et surtout celles qui observent le Rite Écossais parce-que leur correspondance s’étend chez l’étranger et que d’ailleurs elles ne sont pas toujours très tranquilles…’’
1803, 23 juillet
Un Souverain Tribunal des Grands Inspecteurs, Inquisiteurs, Commandeurs, travaillant au Rit Écossais Philosophique est créé, à ‘’L’Amitié et Fraternité’’.
1803-1804
Les loges écossaises réagissent et se laissent radier.
1804
Une loge ‘’Vertu et Travail’’ est constituée
1804
‘’Le Contrat Social’’ n’a pas repris ses travaux. C’est la loge ‘’Saint-Alexandre d’Écosse’’ qui demande au Souverain Chapitre Métropolitain d’être érigée en Mère Loge Écossaise de France.
1804, janvier
De Grasse-Tilly crée la loge écossaise ‘’Saint-Napoléon’’.
1804, 22 septembre
Création d’un Suprême Conseil pour la France, de Grasse-Tilly Grand Commandeur.
1804, 22 octobre
Une Grande Loge Générale Écossaise, constituée par le Suprême Conseil du 33e degré, se réunit dans le Temple de ‘’Saint-Alexandre d’Écosse’’.
1804, 10 novembre
La nouvelle Grande Loge se réunit et délivre patente et chartes capitulaires à Loges et Chapitres.
1804, décembre
Sous les injonctions de Napoléon, un concordat réunit la Grande Loge Générale Écossaise au Grand Orient (un Sublime Conseil du 33e degré pouvait destituer les officiers du Grand Orient).
1804, 3 décembre
Concordat: le Suprême Conseil gère les grades supérieurs au 17e degré. Des dignitaires du Grand Orient se voient conférer le 33e degré: Roëttiers de Montaleau (l’un des principaux continuateurs de l’Ordre sous la Révolution), Challan,Bacon de la Chevalerie. ‘’En un sens, l’esprit des opposants de 1773, vaincu en 1799,triomphe de nouveau de façon durable avec la création du Rite Écossais Ancien et Accepté et sa volonté de ne pas se laisser absorber par le Grand Orient [5]’’ .
1805
Joseph Bonaparte Grand Maître du Grand Orient. Grand Maître adjoint: Louis Bonaparte, rapidement remplacé par Cambacéres. Parmi les Grands Officiers on remarque Masséna, le duc de Choiseul-Praslin, Murat, Lacépède, Lalande, de Beurnonville, Macdonald, Kellermann, Augereau.
1805, juillet
L’assemblée générale du Grand Orient modifie les constitutions du concordat et institue un Grand Directoire des Rites.
1805, 6 septembre
Porte-parole des écossais, Kellermann invite le Grand Orient à revenir sur cette décision. Pas de réponse du Grand Orient.
1805, 16 septembre
Le Rite Écossais reprend son indépendance et menace de rétablir la Grande Loge Générale Écossaise. Napoléon, cette fois laisse faire: les deux obédiences sont dirigées par ses fidèles.
1806
– Cambacéres Grand Commandeur après la démission ‘’diplomatique’’ de Grasse-Tilly (Grand Commandeur d’Honneur), il est en même temps Grand Maître adjoint du Grand Orient.
– Le Souverain Chapitre Métropolitain Écossais de l’Orient d’Avignon expédie au Suprême Conseil de France les constitutions du ‘’Contrat Social’’, Mère Loge écossaise à l’Orient de France, qui avaient été déposées, selon les règlements dans les archives d’Avignon.
– Équilibre des forces entre le Grand Orient et le Suprême Conseil. Des cloisons administratives existent mais elles sont peu étanches pour les hommes: des officiers du Grand Orient sont promus au Suprême Conseil et vice versa.
1810, 29 octobre
Un second règlement est établi pour la loge ‘’L’Amitié et Fraternité’’, sous le Vénéralat du frère Louis Jean-Baptiste Bretocq. Ce règlement comporte 35 chapitres et 278 articles.
1814, juillet
Cambacéres démissionne de la Grande Maîtrise adjointe du Grand Orient. Le poste de Grand Maître reste vacant. 3 Grands Conservateurs de l’Ordre: Alexandre Macdonald (duc de Tarente), le comte de Beurnonville, le comte de Valence.
1814, août
Une commission est chargée de centraliser définitivement dans le Grand Orient l’administration de tous les Rites maçonniques.
1814, octobre
Muraire, de Beurnonville et Valence, au nom du Suprême Conseil adressent une lettre de conciliation au Grand Orient.
1814,18 novembre
Arrêté de l’Assemblée Générale du Grand Orient en vue de ‘’reprendre l’exercice de tous les droits qui lui appartiennent sur tous les Rites’’ et de ‘’délivrer seul les constitutions et lettres capitulaires de tous les grades’’
1814, 21 novembre
Réunion du Suprême Conseil pour méconnaître le Grand Orient de France et étendre sa juridiction sur tous les degrés supérieurs, y compris ceux qui précédent le 18e degré (du 4e au 33e). Nouvelle tentative de conciliation de Muraire, de Beurnonville et Valence.
1815, mars
Les Cents Jours divisent le Grand orient. Les dignitaires de l’Empire sont nombreux au Suprême Conseil mais les contingences politiques n’influeront que sur les personnes (et non pas sur l’Ordre). Sous la restauration certains tombent en disgrâce: Cambacéres quitte la France, Muraire perd son poste à la Cour de Cassation, Valence est mis à la retraite, de Beurnonville, lui, avait suivi Louis XVIII à Gand pendant les Cents Jours et se retrouve bientôt Maréchal de France.
1815, 12 juin
À la séance du 12 juin 1815, la loge ‘’La Trinité’’ adopte ses premiers règlements. Ils comportent 10 chapitres et 467 articles; ils ont pour base ceux de ‘’L’Amitié et Fraternité’’. Le Vénérable en est Louis Depondt, ancien officier au régiment de Beaujolais, infanterie.
1815, 26 août
Le Suprême Conseil consacre définitivement l’indépendance du Rite Écossais Ancien et Accepté.
1815, 20 septembre
Le Grand Orient forme un Suprême Conseil des Rites et un Grand Consistoire des Rites. Les membres du Suprême Conseil sont sommés de choisir. La plupart dont Valence et Kellermann ne répondent pas et sont radiés du tableau des Officiers du Grand Orient.
1816
Une partie du Suprême Conseil d’Amérique se rallie au Grand Orient mais la majorité des écossais, sous impulsion de Grasse-Tilly, se voit investie d’une nouvelle responsabilité et va jusqu’à constituer des loges symboliques aux trois premiers degrés.
1817, 8 août
Le Grand Orient déclare irrégulière toute société maçonnique non constituée par lui.
1818
– Un Tribunal, présidé par le vice-amiral le comte Allemand, déclare de Grasse-Tilly déchu et destitué de sa dignité. Celui-ci ne se représente pas, démissionne du poste de Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil des États-Unis et désigne pour successeur le comte Decazes, Officier d’honneur du Grand Orient depuis 1815.
– Decazes devient ministre de l’Intérieur et ministre de la Police et se voit proclamé, à la Saint-Jean d’été Grand Maître adjoint du Grand Orient avec le marquis de Beurnonville et le duc de Tarente (Macdonald). Il fait revenir en France Cambacéres et 52 maçons exilés de 1815.
– Le comte Decazes est Vénérable Maître d’honneur de la Grande Loge écossaise d’adoption dont la Grande Maîtresse est Madame de La Rochefoucaud.
1819
Il est créé à Dunkerque une ‘’loge de l’Ordre du Temple, à partir de la loge ‘’La Trinité’’.
1819, 6 septembre
La loge ‘’La Vertu’’ qui était restée en sommeil depuis la révolution, sera de nouveau installée. Elle ne recevra sa constitution qu’en 1821.
1821
Des 27 membres qui composaient le Suprême Conseil en 1815 neuf sont morts, trois se sont ralliés au Grand Orient, deux sont retirés en province dont Cambacéres vieilli et prêt à se démettre de sa charge, promu Grand Commandeur d’honneur, c’est Valence qui lui succède. Decazes se retrouve Grand Commandeur pour l’Amérique.
1821, 6 juin
Le Suprême Conseil crée la loge de la ‘’Grande Commanderie’’ : 63 membres puis 81 dont tous les Souverains Grands Inspecteurs Généraux formant le Suprême Conseil.
1821, 24 juin
Mise en place solennelle du Suprême Conseil de France et de son Grand Commandeur le comte Valence.
1822
– Décès du comte Valence, le comte Ségur le remplace en tant que Souverain Grand Commandeur
– La loge ‘’La Grande Commanderie’’ devient la Grande Loge Centrale (organe fédérateur). Elle porte le n°1 sur le matricule du Suprême Conseil. Les premières loges à être inscrites sont :
- N°2 ‘’Les Propagateurs de la Tolérance’’
- N°3 ‘’Les Chevaliers Bienfaisants de l’Olivier Écossais (devenue ‘’Les Trinitaires’’)
- N°4 ‘’Les Chevaliers de la Palestine’’
- N°5 ‘’Les Hospitaliers Français ‘’
- N°6 ‘’Le Mont Sinaï’’
1825
Le duc de Choiseul-Stainville remplace le comte Ségur, retiré en raison de son grand âge, à la Grande Commanderie, le comte Muraire est Souverain Lieutenant Grand Commandeur.
1826, 11 mars
Création de la loge ‘’La Trinité Unitaire’’, Orient de Dunkerque.
1827
Réorganisation de la Grande Loge Centrale.
1829, 30 août
Une constitution est accordée sous le n°34 à la loge ‘’La Trinité’’, Orient de Dunkerque.
Une constitution est accordée sous le n°35 au Chapitre ‘’La Trinité’’, Vallée de Dunkerque.
1830
35 loges symboliques sont inscrites sur le tableau de la Grande Loge, organe administrant, pour le Suprême Conseil, les loges symboliques.
1830, 10 octobre
Grand Orient et Suprême Conseil organisent en commun une fête en l’honneur de La Fayette à l’Hôtel de Ville de Paris.
1830, 21 novembre
Une constitution est accordée sous le n°41 à l’Aréopage ‘’La Trinité’’, Camp de Dunkerque
1831
Le Grand Orient propose la Grande Maîtrise à Louis-Philippe qui ne donne pas suite et prends ses distances.
1833, 19 février
Le Suprême Conseil accorde patente à la loge ‘’Les 3 Jours’’ sur le tableau de laquelle figure La Fayette, le banquier Laffitte et le préfet de la Seine Odilon Barrot, mais la démolit par arrêté le 29 avril, fidèle en cela à sa neutralité politique déjà manifeste en 1815 lorsque s’y côtoyaient bonapartistes et royalistes.
Il est constitué, sous le n°51, un Tribunal du 31e degré, sous le titre ‘’La Trinité’’ à l’Orient de Dunkerque.
1835
Le Frère Peigné (père de Paul Peigné, futur Général et Grand Maître de la Grande Loge) animateur de la Revue Maçonnique est dénoncé comme républicain par le préfet de Police Gisquet. Le Grand Orient suspend le Frère Peigné mais doit faire face à la fronde de certains périodiques maçonniques : La Revue maçonnique, L’Abeille maçonnique, Le Globe, L’Univers maçonnique…
1837
Le Suprême Conseil reproche au Grand Orient ‘’d’inspirer à la police des préventions fâcheuses contre les loges de son obédience dans la capitale’’.
1838
Décès du Duc de Choiseul. Le duc Decazes Grand Commandeur.
1839
Pour ‘’calmer’’ les réformateurs le Grand Orient promulgue de nouveaux statuts et règlements généraux.
1841
Pour la première fois depuis 1805 le Grand Orient envoie une députation à la Fête solsticiale du Suprême Conseil.
1841, 19 juillet
La loge ‘’L’Amitié et Fraternité’’ fête son 100ème anniversaire!
1844
Joseph Napoléon meurt à Florence (le siège de la Grande Maîtrise du Grand Orient était resté vacant depuis 1814)
1847
Proudhon candidat à la loge écossaise ‘’La Sincérité’’ de Besançon. À la troisième question posée à l’époque avant le testament philosophique: Quels sont les devoirs de l’homme envers Dieu? Il répond: ‘’la guerre’’. Il est initié le 8 Janvier.
1848
Le Grand Orient adopte un rapport intitulé ‘’Comment rendre à la Franc-Maçonnerie le caractère religieux qui lui est propre’’.
1848, février
Le Grand Orient adhère à la République nouvelle. Le Suprême Conseil suspend ses travaux.
1848, mars
– Convocation à un Congrès pour constituer une autorité maçonnique mettant fin à la rivalité des deux obédiences.
– La loge ‘’Le Patronage des Orphelins’’ n°112 se sépare du Suprême Conseil et propose une organisation où les loges se gouverneraient elles-mêmes: trois délégués par loge, élus pour trois ans renouvelés par tiers, se réuniraient pour former un pouvoir central: La Grande Loge Nationale. Les visiteurs des hauts-grades pourraient revêtir leurs insignes et leurs décors mais ne recevraient aucun honneur.
1848, juin
Le Suprême Conseil refuse aux loges qui le lui demandent l’autorisation de visiter la Grande Loge Nationale. Six loges se séparent du Suprême Conseil dont ‘’Les Trinitaires’’, ‘’L’Étoile de Bethléem’’, ‘’Les Commandeurs du Mont Liban’’. la nouvelle obédience comptera en tout huit ateliers.
1848, décembre
Discussion et vote de la constitution de la Grande Loge Nationale qui se met au travail. Elle prononce, entre autre, l’abolition des serments des anciens rituels, décide la communication du signe de détresse aux apprentis (et non plus seulement aux Maîtres). Le Grand Orient et le Suprême Conseil, hostiles, font pression sur le gouvernement qui interdit les réunions en vertu de la loi du 28 juillet 1848 sur les réunions non publiques de caractère politique; le programme de la loge ‘’L’Étoile de Bethléem’’ comprenait une ‘’étude des écoles socialistes’’.
1849
En tête de la nouvelle constitution du Grand Orient: La Franc-Maçonnerie, institution éminemment philanthropique, philosophique et progressive a pour base l’existence de Dieu et l’immortalité de l’âme.
1849, 4 avril
Le Grand Orient propose la Grande Maîtrise à Louis-Philippe qui ne donne pas suite et prends ses distances.
1851, janvier
Dernière séance solennelle de la Grande Loge Nationale qui ‘’pardonne aux ennemis qui l’on calomniée et à ses persécuteurs’’. On tire une batterie d’allégresse en l’honneur du Grand Orient et du Suprême Conseil et l’on se sépare après avoir formé la Chaîne d’Union.
1851, décembre
Après le coup d’État le Grand Orient suspend ses travaux jusqu’à la fin de l’année. Le Suprême Conseil annule la Saint-Jean d’Hiver.
1852
– Le 9 janvier l’Assemblée Générale du Grand Orient choisit comme Grand Maître le prince Murat cousin de l’Empereur Napoléon III.
– 275 loges au Grand Orient.
1854
Le Grand Maître devient le chef suprême de l’Ordre, détenant le pouvoir exécutif, administratif et dirigeant.
1859
Constitution de la loge ‘’La Vertu et la Trinité Réunis’’
1860
Mort du duc Decazes. Jean-Pons Viennet Grand Commandeur.
1861
175 loges au Grand Orient. Opposition croissante à ‘’l’absolutisme de Murat’’. Le Convent du Grand Orient montre une quasi unanimité contre Murat. On décide de commencer par élire le futur Grand Maître, Murat suspend les travaux, fait appel à la police, les Députés passent outre et élisent Jérôme Napoléon. Murat annule les élections et les fait reporter par arrêté préfectoral.
1862, 11 janvier
Décret signé par l’Empereur
Art. 1er: ‘’Le Grand Maître […] est nommé directement par Nous pour la même période’’.
Art. 2: ‘’ Son excellence le maréchal Magnan est nommé Grand Maître du Grand Orient de France’’. Magnan n’étant pas maçon passe du 1er degré au 33e en un jour.
1862, 1er février
Magnan ordonne la réunion des loges du Suprême Conseil au Grand Orient. Viennet tient tête, approuvé par le Suprême Conseil et la Grande Loge Centrale. Napoléon III n’intervient pas.
1864
Magnan obtient de l’Empereur le droit pour l’Assemblée Générale du Grand Orient d’élire son Grand Maître. Magnan est élu mais meurt en 1865.
1865
Le Général Méllinet remplace Magnan à la t^te du Grand Orient. L’une de ses premières circulaires rappelle que les planches doivent toujours commencer par A.L.G.D.G.A.D.L’U. (A la gloire du Grand Architecte de l’Univers).
1868
– Méllinet démissionne, Babaud-Laribière lui succède. Le 12 juin le Suprême Conseil radie quatre loges qui ne voulaient plus travailler A.L.G.D.G.A.D.L’U.
– Le Frère de la Jonquière, Secrétaire Général du Rite Écossais Ancien et Accepté, pour conserver le local occupé par le Suprême Conseil au 35 de la rue de Grenelle Saint-Honoré, propose une augmentation notable des capitations destinées à fournir les fonds nécessaires à l’achat de l’immeuble, propriété de l’Assistance Publique. Les loges n°133 ‘’La Justice’’ et 147 ‘’Le Héros de l’Humanité’’ demandent une réunion conventuelle pour réviser le mode d’administration du Rite Écossais. Le Suprême Conseil commence à radier nominativement les ‘’meneurs’’, puis décide de dissoudre la loge n°133. La loge n°174 ‘’L’Alliance Fraternelle’’ se joint aux contestataires. Le Suprême Conseil démolit les loges et radie les Frères. Sur 78 loges symboliques du Suprême Conseil une trentaine expriment plus ou moins nettement leur désaccord avec le Suprême Conseil.
1868, mai
– Trois délégués de ‘’L’Alliance Fraternelle’’ et trois délégués du ‘’Héros de l’Humanité’’ forment un Comité Central du Rite Écossais Réformé. 6 loges parisiennes les rejoignent.
– La revue L’Action maçonnique soutient le mouvement. Le Suprême Conseil radie ‘’L’Alliance Fraternelle’’ n°174, ‘’Le Héros de l’Humanité’’ n°147, ‘’La Ruche Écossaise’’ n°136 et suspend trois lunes la loge ‘’Saint-Vincent de Paul’’ pour avoir supprimé l’en-tête obligatoire ‘’A.L.G.D.G.A.D.L’U.’’, mais il s’engage à rendre compte de sa gestion immobilière et financière tout en refusant un quelconque projet de modification des textes fondamentaux du Rite Écossais demandé par les contestataires.
1868, 27 juin
La réunion de la Grande Loge Centrale est perturbée par les Frères mécontents de la faible représentativité des loges à l’assemblée de la 3e section, chargée depuis plusieurs années de la révision des Règlements généraux. La Grande Loge Centrale est structurée en trois sections: La 1ère section appelée section symbolique s’occupe des trois premiers degrés, la 2e section des Chapitres, la 3e section dite des hauts-grades, des aréopages . C’est à la 3e section que la Commission Administrative avait l’habitude de soumettre les difficultés qui émanaient des ateliers des trois premiers degrés (loges bleues).
1868, 10 juillet
Jean-Pons Viennet meurt.Benédict Allegry lui succède avec pour adjoint, Lieutenant Grand Commandeur, le Frère Adolphe Crémieux. Des deux côtés apparaît une volonté conciliatrice.
1868, Août/Sept.
La Suprême Conseil autorise la révision des règlements généraux et réintègre les loges n°136, 147 et 174. Le Comité Central du Rite Écossais Réformé, amputé de ses loges fondatrices, privé d’autorisation officielle des autorités s’éteint.
1869, mars
Adolphe Crémieux est élu Grand Commandeur, Grand Maître du Rite Écossais, le baron Taylor est Lieutenant Grand Commandeur. Les loges ‘’L’Alliance Fraternelle’’ et ‘’Le Héros de l’Humanité’’ protestent et demandent le suffrage universel.
1869, juillet
Décret du Suprême Conseil qui gomme le Grand Architecte, supprime comme objet de fidélité ‘’la Foi’’ et le ‘’Prince’’,ne maintenant que ‘’la Patrie’’ et ‘’les Lois’’. Aucun article concernant les fondements de l’organisation du Suprême Conseil ne figure dans ce décret. La Grande Loge Centrale travaille sur les modifications des Règlements Généraux et en vote certaines. Crémieux, se sentant désavoué, présente sa démission, une commission le convainct de la reprendre.
1873, 2 décembre
Décret du Suprême Conseil qui rétablit la mention obligatoire ‘’A.L.G.D.G.A.D.L’U.’’ sur tous les courriers maçonnique.
1874, mars
Certains ateliers ‘’atteints dans leur liberté de conscience’’ protestent.
1874, décembre
Les loges n°133 ‘’La Justice’’ et n°190 ‘’La Mutualité’’ sommées d’appliquer le décret refusent et sont déclarées en sommeil.
1875
D’autres loges sont dissoutes dont certaines rejoignent le Grand Orient (‘’Les Hospitaliers Français’’, ‘’Les Élus d’Hiram’’…)
1875, septembre
Le Convent de Lausanne réunit onze Suprêmes Conseils qui réaffirment le Grand Architecte de l’Univers comme symbole fondamental du Rite Écossais, tantôt ‘’force supérieure’’ tantôt ‘’principe créateur’’.
1877
Les Suprêmes Conseil d’Angleterre et d’Écosse modifient la déclaration de principe du Convent de Lausanne pour affirmer une croyance en un Dieu créateur.
1877, septembre
Le Grand Orient réalise une pratique déjà bien répandue en supprimant officiellement toute mention au Grand Architecte.
1878, 5 août
Séance agitée de la Grande Loge Centrale où certains Frères contestent l’élection des Officiers.
1878, 17 septembre
L’Ordre du jour de la Grande Loge Centrale comporte l’élection de son Vice-Président et de son Orateur. Gustave Mesureur est élu Orateur de la 1ère section à la quasi unanimité. Une très grande majorité de bulletins blancs fait ajourner l’élection du Vice-Président. Une commission propose deux modifications des Règlements Généraux.
1878, 19 novembre
À l’ouverture des travaux de la Grande Loge Centrale, une lettre du Suprême Conseil est lue qui repousse tous les vœux émis.
1879, 3 janvier
À la tenue solennelle de la loge n°133 ‘’La Justice’’, Gustave Mesureur donne lecture d’une planche intitulée ‘’Examen critique et historique du Rite Écossais en France – Le Suprême Conseil – La Commission Administrative – La Grande Loge Centrale et ses trois sections’’ où il critique l’organisation de l’obédience et notamment la composition de la commission administrative: le Suprême Conseil (33 membres) y compte 9 représentants. Chaque section de la Grande Loge Centrale 2 seulement: 2 pour la 3e section (6 Aréopages du 30e degré), 2 pour la 2e section (16 chapitres du 18e degré), 2 pour la 1ère section (80 loges bleues soit 4000 Frères). Le procès-verbal de la tenue est diffusé sous forme de brochure et publié dans les périodiques maçonnique.
1879, 21 janvier
L’Ordre du jour de la 1ère section de la Grande Loge Centrale est rédigé par Gustave Mesureur. Le Frère Nicolas élu vice-président de la 1ère section refuse le poste. Le Frère Ballue est élu.
1879, 7 février
À la tenue solennelle de la loge n°133 ‘’La Justice’’ l’ordre du jour comporte un travail du Frère Goumain-Cornille qui a pour titre ‘’Examen critique et historique du Rite Écossais en France – Le Suprême Conseil – La Commission Administrative – La Grande Loge Centrale et ses trois sections – Plan de décentralisation maçonnique’’ qui propose, pour remédier à la mauvaise organisation de l’obédience, que le Suprême Conseil laisse les loges s’organiser en dehors de tout contrôle et propose la formation immédiate d’une commission qui préparera l’intervention du Frère Ballue, député de la loge à la 1ère section de la Grande Loge Centrale.
1879, 18 mars
Réunion de la Grande Loge Centrale, le Frère Goumain-Cornille y lit son rapport mais déclare le retirer. C’est une ‘’proposition Ballue’’ qui sera déposée dans le sac aux propositions et lue en fin de séance. Elle comporte, entre autre proposition, la création d’une commission nommée par la 1ère section chargée de proposer un ‘’projet de Constitution maçonnique établissant l’autonomie des loges symboliques et instituant entre le Suprême Conseil et elles […] un pouvoir intermédiaire émanant d’elles […]’’.
1879, 15 avril
5 Frères réformateurs adressent à toutes les loges une circulaire où ils exposent la proposition Ballue: Goumain-Cornille Vice-Président de la 3e section de la Grande Loge Centrale, député de l’atelier n°116 ‘’L’Écossaise’’, Denus 1er Surveillant de la 1ère section de la Grande Loge Centrale, député de l’atelier n°216 ‘’Égalité et Progrès’’, Mesureur, Orateur de la 1ère section de la Grande Loge Centrale, député de la loge n°38 ‘’L’Olivier Écossais’’, Dubois, Secrétaire de la 1ère section de la Grande Loge Centrale, député de la loge n°89 ‘’Les Amis de la Vérité’’, Ballue, délégué au-prés de la Commission Administrative et Exécutive du Suprême Conseil pour la 1ère section de la Grande Loge Centrale, député de la loge n°133 ‘’La Justice’’.
1879, 12 mai
Décret du Suprême Conseil:
– La loge n°133 ‘’La Justice’’ est dissoute
– Les 5 Frères signataires de la lettre circulaire du 15 avril sont ‘’suspendus de leurs droits et fonctions maçonniques pendant la durée de deux ans à partir de ce jour’’.
1879, 20 mai
Réunion de la Grande Loge Centrale, les Frères suspendus sont remplacés à leurs plateaux par des délégués du Suprême Conseil. Certains Frères demandent la parole, le Président la leur refuse. Agitation de l’assemblée puis ‘’la tumulte augmentant, le Président déclare les travaux clos, […]. Tout aussitôt la séance est levée, le gaz est éteint […]’’. Les 5 Frères exclus font partir une circulaire reprise dans la revue La Chaîne d’Union.
1879, 20 mai
L’Ordre du jour de la 1ère section de la Grande Loge Centrale est rédigé par Gustave Mesureur. Le Frère Nicolas élu vice-président de la 1ère section refuse le poste. Le Frère Ballue est élu.
1879, 15 juillet
La réunion de la 1ère section de la Grande Loge Centrale se passe dans le calme mais les élections sont laborieuses (de nombreuses voix sont attribuées aux Frères radiés).
1879, 12 août
Réunion privée de onze Vénérables, dix-neuf Députés, soixante-treize Francs-Maçons qui forment un comité d’initiative pour informer le Suprême Conseil du projet ‘’de fonder une Grande Loge Symbolique Écossaise sous l’obédience du Suprême Conseil, où provisoirement en dehors de son obédience, jusqu’à ce que l’accord soit fait avec le Suprême Conseil’’.
1879, septembre
Le Grand Commandeur-Grand Maître Crémieux reçoit les Frères radiés et décide, par lettre du 19 septembre, d’abroger le décret du 12 mai.
1879, 1er octobre
Réunion du Suprême Conseil. Le quorum n’est pas atteint. La séance est reportée.
1879, 3 octobre
’La Justice’’ ouvre ses travaux en accueillant 24 délégations de loges, et annonce la poursuite de son action jusqu’à l’émancipation et l’autonomie des loges. Silence du Suprême Conseil.
1879, 22 octobre
Les 24 ateliers adhérents au comité d’initiative adressent une somation au Suprçeme Conseil pour qu’il ratifie la promesse de Crémieux.
1879, 24 octobre
Lettre de Crémieux qui regrette les délibérations de la loge ‘’La Justice’’ du 3 octobre et la sommation du 22.Il y qualifie le comité d’initiative de ‘’comité de désorganisation de la maçonnerie écossaise en France’’.
1879, 30 octobre
Trois décrets du Suprême Conseil:
– Les Frères Ballue, Denus, Friquet, Goumain-Cornille et Mesureur sont radiés définitivement des listes du Rite Écossais.
– la loge n°135 ‘’Les Hospitaliers de Saint-Ouen’’ est suspendue pour six mois.
– Le troisième décret prend des mesures de concession sur les modifications des Règlements Généraux.
1879, 5 novembre
La loge n°187 ‘’Union et Bienfaisance’’ se déclare ‘’solidaire de son Vénérable Maître radé et met son local à disposition’’ au 73 avenue d’Italie.
1879, 20 novembre
– Neuf loges réunies au local ’’d’Union et Bienfaisance’’ ‘’déclarent constituer une Grande Loge Symbolique Indépendante’’.
– Le Suprême Conseil radie les Frères et loges (‘’Union et Bienfaisance’’, ‘’Les Hospitaliers de Saint-Ouen’’ …).
– Nombreuses réactions et protestations dans les loges et dans la presse maçonnique.
1879, 20 décembre
à 11h
Ouverture, dans le local de la loge ‘’Union et Bienfaisance’’ de l’Assemblée Maçonnique Constituante de la Grande Loge Symbolique Indépendante qui met en place la nouvelle organisation.
1880, janvier
Démarche des Frères de la Grande Loge Symbolique Indépendante auprès des Autorités civiles.
1880, 10 janvier
Mort d’Adolphe Crémieux, Emmanuel Arago, Lieutenant Grand Commandeur refuse de lui succéder. Le Suprême Conseil choisit le Frère Proal.
1880, 12 février
‘’Le ministre de l’Intérieur autorise l’installation de la nouvelle obédience désignée sous le nom de Grande Loge Symbolique Écossaise.
1880, mars
Le Suprême Conseil propose une amnistie avant que le décret ne soit signé. La Grande Loge Symbolique refuse, tout en se défendant de vouloir quitter le Rite Écossais. Elle veut seulement: ‘’Au Suprême Conseil l’administration des hauts-grades, aux Grandes Loges le gouvernement des grades symboliques’’. Le Suprême Conseil revient sur son amnistie et refuse de reconnaître ‘’le groupe qui s’intitule Grande Loge Symbolique Écossaise’’.
1880, 8 mars
La Grande Loge Symbolique Écossaise annonce officiellement sa fondation par un courrier adressé aux obédiences.
1880, 26 mars
Fête inaugurale de la Grande Loge Symbolique Écossaise où se pressent dans le Temple des Frères du Grand Orient et du Suprême Conseil.
1880, 24 août
La Constitution de la Grande Loge Symbolique Écossaise est votée par l’Assemblée Constituante et rendue exécutoire par décret le lendemain.Il n’y est plus question du G.L.A.D.L’U. Les premiers articles consacrent la souveraineté et l’autonomie de l’obédience et instaurent l’élection des Officiers au suffrage universel. La nouvelle obédience n’administre que les trois premiers degrés mais reconnaît l’existence des Suprêmes Conseils; libre aux Frères de s’y affilier mais sans qu’ils puissent en attendre des droits ou des pouvoirs particuliers.
1880, 16 septembre
Reconnaissance officielle de la Grande Loge Symbolique Écossaise par le Grand Orient de France.
1881
Le Grand Orient informe le Grand Commandeur du Suprême Conseil, Proal, de sa décision de créer une commission de fusion pour ne plus former en France qu’un ‘’Grand Orient Symbolique et un Suprême Conseil distincts et indépendant l’un de l’autre’’. Le Suprême Conseil refuse en rappelant la déclaration de principe du Convent de Lausanne faisant mention du G.L.A.D.L’U. que le Grand Orient a supprimé de ses textes. Le Grand Orient envoie le même courrier à la commission exécutive de la Grande Loge Symbolique Écossaise qui accepte et forme de son côté une commission de fusion.
1882
Le travail en commun des commissions du Grand Orient et de la Grande Loge Symbolique Écossaise aboutit à une convention signée le 19 mai destinée à mettre en place l’unification des loges Symboliques d’une part (la Grande Loge Symbolique Écossaise rejoindrait les ateliers du Grand Orient) et des hauts-grades d’autre part (le Grand Orient renoncerait à l’administration d’ateliers supérieurs). Le rapport présenté au Convent de la Grande Loge Symbolique Écossaise de 1882 par le Frère Francolin critique les propositions de la commission et fait rejeter le projet.
1882, 9 janvier
La Grande Loge Symbolique Écossaise autorise la loge ‘’Les Libres Penseurs’’ à l’Orient du Pecq à quitter la Fédération.
1882, 14 janvier
La loge ‘’Les Libres Penseurs’’ initie Maria Deraismes.
1882, 7 août
La Grande Loge Symbolique Écossaise réintègre la loge ‘’Les Libres Penseurs’’ (sans Maria Deraismes)
1883
Le Grand Orient invite à son banquet de Convent les représentants du Suprême Conseil et de la Grande Loge Symbolique Écossaise . Gustave Mesureur, représentant de la Grande Loge Symbolique Écossaise exprime son ‘’bonheur d’y rencontrer son père le Suprême Conseil de France et de se réconcilier avec lui’’.
1886, 19 juillet
Nouvelle Constitution de la Grande Loge Symbolique Écossaise qui n’interdit plus les sujets politiques en loge.
1887
La proposition du Frère Gustave Mesureur d’entamer des négociations avec le Suprême Conseil est adoptée à l’unanimité moins une voix.
1887, décembre
Des personnalités du Suprême Conseil assistent à la Fête des loges de la Grande Loge Symbolique Écossaise. Le Frère Jean-Marie Raymond porte un toast ‘’à nos Frères de la Grande Loge Symbolique Écossaise qui, partis en avant-garde pour un voyage d’exploration sont aujourd’hui avec nous et nous apportent un concours précieux pour le groupement de toutes les forces vives de la maçonnerie en France’’. Gustave Mesureur lui répond que la Grande Loge Symbolique Écossaise avait été créée ‘’non pour constituer une autre obédience maçonnique mais pour arriver à décharger du lourd fardeau des loges bleues le Suprême Conseil qui pourra alors se donner tout entier à l’administration des hauts-grades et être l’intermédiaire naturel ave la Franc-Maçonnerie étrangère’’.
1888
Échange de garants d’amitié entre le Suprême Conseil et la Grande Loge Symbolique Écossaise. Après l’achat de l’immeuble de la rue Rochechouard, le Suprême Conseil est soupçonné de malversation. Treize Frères signent une circulaire d’invitation à une tenue pour ‘’proclamer au besoin la déchéance du Suprême Conseil et proclamer la souveraineté des ateliers réguliers représentés par la Grande Loge Centrale de France’’. Le Suprême Conseil radie les Frères signataires. Lors d’une tenue où ‘’tous les maçons écossais sont invités comme auditeurs’’ le Suprême Conseil dissipe le malentendu et annule les décrets de radiation des Frères signataires.
1889
– Oswald Wirth, Vénérable de la Grande Loge Symbolique Écossaise ‘’Travail et Vrais Amis Fidèles’’ crée un Groupe d’Études Initiatiques, publie La Franc-Maçonnerie rendue intelligible à ses adeptes, Tome1, l’Apprenti, Tome 2, le Compagnon, Tome 3, le Maître, et invite, au travers de la maçonnerie, ‘’ tous les penseurs du Globe à constituer la religion par excellence’’. Ses opposants, ‘’qui refusent toute hégémonie attentatoire à la liberté, fut-elle intellectuelle, ne peuvent empêcher l’imprégnation’’ des rituels de Kabbale, d’Hermétisme, d’astrologie et d’occultisme. O. Wirth publiera entre autres ouvrages: Le symbolisme hermétique dans ses rapports avec l’Alchimie et la Franc-Maçonnerie, Le symbolisme astrologique de la Franc-Maçonnerie, Le symbolisme occulte de la Franc-Maçonnerie. Deux courants d’idées traversent la Grande Loge Symbolique Écossaise: le symbolisme et le positivisme.
– Neuf Frères de la Grande Loge Symbolique Écossaise sont reçus par le Chapitre n°72 ‘’Les Fidèles Écossais’’ du Suprême Conseil.
1890, 11 juillet
– Le Frère Georges Martin, membre de la Grande Loge Symbolique Écossaise assiste à l’installation de l’Aréopage n°309 ‘’Lutétia’’ du Suprême Conseil.
– Création d’un Conseil d’Administration de 21 membres élus pour trois ans de la Grande Loge Centrale. Le projet de congrès annuel est repoussé.
1891, 25 novembre
Une Constitution est accordée sous le n°313 à la loge ‘’L’Amitié et la Fraternité’’, Orient de Dunkerque.
1891, 25 novembre
La loge ‘’L’Amitié et Fraternité’’ est installée, avec pour Vénérable Gustave Desmons.
1893
La Loge du Suprême Conseil ‘’La Fidélité’’ (Orient de Lille) à laquelle appartient le Frère Bernard Welhoff, demande la réunion d’un congrès annuel de toutes les loges placées sous l’autorité du Suprême Conseil. Son rôle serait de vérifier les dépenses de l’exercice écoulé, de préparer le budget de l’exercice à venir et de fixer le montant des capitations.Le Suprême Conseil répond qu’il a déjà ‘’consenti à déléguer une partie de ses pouvoirs lorsqu’il a créé le Conseil d’Administration de la Grande Loge Centrale et que le Convent est permanent grâce aux sections représentatives des ateliers de la Grande Loge Centrale’’. Quelques mois plus tard, le Suprême Conseil reçoit le compte-rendu d’une réunion organisée par 8 loges de la région Nord. Le Suprême Conseil souligne que ‘’les propositions ne sont pas reconnues car émanant d’une réunion illégale’’ et qu’il est ‘’loin d’être opposé à toute idée de réformes compatibles avec les Grandes Constitutions’
1894
La Grande Loge Symbolique Écossaise prend le nom de Grande Loge Symbolique de France.
1894, 21 juin
Remarquant qu’ ‘’un grand nombre de Frères pensent que si le Suprême Conseil abandonne aux loges symboliques le soin de leur administration, leurs ateliers développeront une plus grande activité…Le Suprême Conseil se dit prêt à le faire s’il n’est pris aucune disposition contraire aux Grandes Constitutions’’. Le Suprême Conseil adresse une circulaire à tous les Vénérables de l’obédience dans laquelle il donne son assentiment à deux propositions:
1°) Les ateliers du 1er au 3e degré du Rite Écossais Ancien et Accepté pour la France et ses Dépendances s’administreront soit par eux-mêmes, soit au moyen d’une délégation choisie et nommée par eux.
2°) Un Congrès des loges écossaises sera convoqué avant la fin du mois de novembre 1894 qui fixera le taux de l’impôt de capitation dû au Suprême Conseil par chacun des membres actifs du 1er au 3e degré et formulera les lois organiques qui seront applicables aux loges symboliques.
1894, juillet/août
Des échanges ont lieu entre Bernard Welhoff pour la Grande Loge Centrale, Gustave Mesureur, Friquet et Oswald Wirth pour la Grande Loge Symbolique, afin de préparer un projet de fusion.
1894, 14 août
Une convocation du Lieutenant Grand Commandeur Gonnard fixe la date du septième jour du mois de novembre prochain pour la réunion d’un congrès devant ‘’délibérer sur un projet de règlement modifiant l’organisation actuelle des trois premiers degrés’’. Les ateliers des trois premiers degrés devront se faire représenter à ce congrès par un député à raison de 50 membres et par fraction de 50 membres.
1894, 8 octobre
‘’À la tenue de Grande Loge de la Grande Loge Symbolique de France, il est annoncé que toutes les loges se sont prononcées favorablement pour la fusion sauf trois d’entre elles’’.
1894, 5 novembre
Les délégués des loges de la Grande Loge Symbolique de France se réunissent et décident d’adhérer au projet de fusion avec les ateliers symboliques du Suprême Conseil. La question se pose de savoir si la fusion Grande Loge Symbolique de France et loges symboliques du Suprême Conseil doit avoir lieu avant ou après la décision du Suprême Conseil d’accorder l’autonomie à ses loges symboliques.
1894, 7 novembre
À la date prévue par la convocation du Suprême Conseil du 14 août pour la réunion du Congrès ‘’il est décidé de convoquer, pour le soir même, les délégués de la Grande Loge Symbolique qui devront être porteurs de pouvoirs réguliers’’. Le soir du 7 novembre 1894, le Congrès général des loges écossaises, composé des représentants des loges bleues du Suprême Conseil et des loges de la Grande Loge Symbolique de France réunit 80 délégués. Le compte-rendu analytique des Travaux du congrès des loges écossaises [6] relate les événements de la façon suivante: ‘’Les délégués des loges bleues sous l’obédience du Suprême Conseil ayant par 50 voix contre 8 et 2 abstentions, déclaré être partisans de l’autonomie des ateliers symboliques, le Suprême Conseil a rendu un décret prononçant cette autonomie et créant la Grande Loge de France’’.
Au début de la séance il est donné lecture de ce décret dont les premiers articles sont ainsi conçus: ‘’Le Suprême Conseil, etc, en vertu de l’art. 6 des grandes Constitutions décrète:
Article Premier. – Les ateliers du 1er au 3e degré, placés sous l’obédience du Suprême Conseil, forment, sous le nom de Grande Loge de France, une fédération s’administrant elle-même.
Art.2. – Les relations entre le Suprême Conseil et la Grande Loge de France sont réglées d’une manière générale, sur les bases suivantes: (A) Les patentes de constitution de tout atelier nouveau émanant du Suprême Conseil. (B) Sur la proposition de la Grande Loge de France, le Suprême Conseil prononce la création, la mise en sommeil, le réveil, la démolition d’un atelier. (C) Le Suprême Conseil délivre le passeport écossais aux Frères de la Fédération, sur la demande et sous la responsabilité de la Grande Loge de France. (D) Le matricule de la Grande Loge de France est communiqué régulièrement au Suprême Conseil. (E) Une délégation officielle du Suprême Conseil ne visite un atelier qu’après en avoir prévenu le Vénérable Maître; elle est reçue avec les honneurs traditionnels’’. Le deuxième article donne lieu à une vive discussion [6] .
1894, 8 novembre
‘’Il est donné lecture de la déclaration ci-après délibérée par le Suprême Conseil: Le Suprême Conseil, sur le rapport qui lui a été présenté par ceux de ses membres, qui ont pris part, à titre consultatifs, aux travaux du Congrès des Respectables loges écossaises, dans la séance du 7 novembre; attendu que certains délégués ont manifesté le désir de connaître le sens étroit dans lequel devaient être comprises les clauses A et B du décret organique rendu par le Suprême Conseil pour la constitution de la Grande Loge de France, clauses qui paraissent à quelques-uns de nature à porter atteinte aux pouvoirs et à l’autorité de la puissance symbolique. Ouï, le Grand Orateur dans ses conclusions, déclare que les dites clauses A et B du décret précité doivent être interprétées ainsi qu’il suit: La Grande Loge de France prononce seule la création, la mise en sommeil, le réveil et la démolition de ateliers du 1er au 3e degré. Le Suprême Conseil délivrera les patentes et les décrets y relatifs sur la proposition de la Grande Loge de France. Il ne se réserve aucun droit de veto. Fait en Suprême Conseil, le 8e jour du mois de novembre 1894. (suivent les signatures)…
Un grand nombre de délégués s’élèvent contre la formule A.L.G.D.G.A.D.L’U. qui se trouvera forcément sur les documents officiels émanant du Suprême Conseil. On fait valoir que cette formule n’est nullement imposée à la Grande Loge de France mais qu’il est impossible au Suprême Conseil de l’abandonner sans perdre en même temps tout le bénéfice de l’Écossisme, seul rite universel [8]’’. La séance est levée à 11heures 45 après qu’il ait été décidé que ‘’la formule A.L.G.D.G.A.D.L’U. ne figurera pas sur les actes et diplômes délivrés par la Grande Loge de France’’ [9].
1894, 9 novembre
Discussion et vote des articles 6 à 15 portant sur les relations intérieures (Suprême Conseil / Grande Loge de France) et extérieures (puissances maçonniques étrangères) ainsi que sur la gestion financière et administrative.
‘’À la fin de la séance il est décidé de soumettre les décisions prises par le Congrès à la ratification des ateliers symboliques qui devront faire parvenir leurs réponses avant le 15 février 1895’’ [10] .
Une commission de 15 membres (8 pour le Suprême Conseil, 7 pour la Grande Loge) est désignée pour rédiger la Constitution et les Règlements Généraux de la Grande Loge de France, adresser aux ateliers les décisions du congrès et convoquer la Grande Loge de France.
1894, 25 novembre
La ‘’commission exécutive des résolutions du congrès des loges écossaises’’ adresse à tous les Vénérables Maîtres le ‘’Compte-rendu analytique des résolutions prises par le congrès des loges écossaises relativement à la création de la Grande Loge de France, composée de toutes les loges placées sous les obédiences du Suprême Conseil et de la Grande Loge Symbolique, et leur demande de retourner l’avis de ratification prononcé par l’atelier le plus rapidement possible’’ [11] .La fusion de la Grande Loge Symbolique de France et de la future Grande Loge de France n’est ‘’ni simple ni facile’’.
Le Frère Sincère Rosenwald de la Grande Loge Symbolique de France, responsable de la sous-commission des finances, tente de régler les aspects financiers survenus après les discussions sur les articles 12, 13 et 14 des résolutions du Congrès des loges écossaises concernant la gestion financière et administrative.
1895, 18 janvier
1895, 18 février
Le problème des locaux (le Suprême Conseil est installé rue Rochechouart, la Grande Loge Symbolique de France, rue Payenne) et de la répartition des budgets provoquent la démission de Sincère Rosenwald de la présidence de la sous-commission des finances.
1895, 23 février
À 21 heures, les députés des loges Symboliques placées sous l’obédience du Suprême Conseil entendent la lecture du décret du 7 novembre ainsi que la déclaration du délibéré du Suprême Conseil du 8 novembre 1894.
L’Assemblée, à l’unanimité de ses membres, déclare se constituer en Grande Loge de France. ‘’la constatation officielle de la création de la nouvelle puissance maçonnique est saluée par une triple et chaleureuse batterie allégresse’’ [12] .
Il est ensuite décidé d’organiser immédiatement, sous le nom de Conseil Fédéral, le pouvoir exécutif de la Grande Loge de France, ‘’seul chargé de l’administration de la nouvelle puissance, il se compose de neuf membres’’.
1895, 25 février
Réunion du Conseil Fédéral qui nomme le Frère Guillemaud Grand Maître.
1895, 10 mai
En tenue de Grande Loge ‘’le Conseil Fédéral par l’organe de son président (le Frère Guillemaud, député de la Respectable Loge n°134 ‘’L’Union des Peuples’’ Orient de Paris) rend compte de ses travaux et déclare résigner ses pouvoirs entre les mains de la Grande Loge de France. L’Assemblée considérant qu’elle est la représentation directe des loges symboliques écossaises se déclare souveraine. Les décisions votées au cours de la session seront donc définitives’’. Le seul vote de la séance concernera le budget des dépenses.
1895, 11 mai
Suite de la discussion du budget des dépenses (frais de poste, garçon de bureau…) et discussion du budget des recettes. L’ensemble du budget pour l’année 1895 est mis aux voix et adopté à l’unanimité.
1895, 12 mai
Examen du projet de Constitution présenté au nom du Conseil Fédéral. Après la présentation de contre-projets et de longues discussions, l’ensemble de la Constitution de la Grande Loge de France est mis aux voix et adopté à l’unanimité moins une voix. Sont élus ensuite 12 Conseillers Fédéraux, trois membres de la commission des finances et 5 membres du tribunal de cassation [13] .
1895, 17 mai
Le nouveau Conseil Fédéral, élu à la seconde cession de la Grande Loge de France du 12 mai, procède à la nomination des Grands Officiers. Grand Maître le Frère Guillemaud [14] .
1895, 11 juin
Décret promulguant la constitution votée par la Grande Loge de France dans sa tenue du 12 mai [15] .
1895, 17 juin
1895, 7 juillet
Le Congrès des loges du Nord adresse un vœu au Conseil Fédéral le priant de ‘’faire tous ses efforts pour arriver le plus rapidement possible à la fusion avec la Grande Loge Symbolique de France’’ [16] .
1895, 6 août
1895, 20 septembre
3e session de la Grande Loge de France qui vote le budget 1896 [17] .
1895, 21 septembre
‘’Le Frère Silvy donne lecture du rapport de la commission de fusion avec les ateliers de la Grande Loge Symbolique Écossaise (sic) (Grande Loge Symbolique de France depuis 1890). Le Frère Desjardin estimant le moment mal choisi dépose une proposition d’ajournement’’. Après discussion, l’assemblée repousse la proposition d’ajournement et adopte le rapport du Frère Silvy à l’unanimité moins 3 voix. Il est proposé que le Conseil Fédéral ne soit composé que de Frères ne possédant pas un grade supérieur au 3e degré. La proposition est renvoyée à l’examen des ateliers et mise à l’ordre du jour de la prochaine session de la Grande Loge de France.
1895, 1er octobre
1895, 18 novembre
La Grande Loge Symbolique émet deux réserves sur le projet de fusion, la première sur la nécessité de soumettre aux loges le projet, préalablement à toute signature, la deuxième ‘’sur les conditions financières au point de vue des impôts de capitation et autres’’. La Grande Loge Symbolique estime donc ‘’qu’il n’y a pas lieu de signer actuellement le projet de fusion’’ [18] .
1895, 12 décembre
– Une délégation de la Grande Loge de France conduite par le Frère Magnien, Grand Maître assiste au banquet offert par la Grande Loge Symbolique à l’un de ses fondateurs devenu ministre: Gustave Mesureur.
– Le discours du Frère Friquet président de la Grande Loge Symbolique (sic) est publié dans La Revue Maçonnique.
1895, 20 décembre
À la tenue de la Grande Loge de France une discussion est lancée sur la nécessité, face aux tergiversations de la Grande Loge Symbolique, de maintenir la commission de fusion. La commission est maintenue et il est décidé que le Conseil Fédéral ‘’aura à continuer les négociations avec la Grande Loge Symbolique pour amener la fusion’’.
1895, 21 décembre
La proposition d’exclure du Conseil Fédéral tout Frère ayant un grade supérieur à celui de Maître est rejetée. Celle de non ré-éligibilité pendant un an au Conseil Fédéral est adoptée. Une autre proposition, rapidement retirée par son auteur, qui reconnaît que ‘’sa plume avait trahi sa pensée’’, souhaitait que ‘’le pouvoir exécutif de la Grande Loge de France soit remis, à l’avenir, au Suprême Conseil’’.
1895, 22 décembre
Dans son discours de la première Fête solsticiale de la Grande Loge de France, le Frère Silvy, Grand Orateur, adresse au Grand Commandeur et aux membres du Suprême Conseil un ‘’fraternel merci… au nom de toutes les loges que le Suprême Conseil a rendues autonomes…ne conservant sur elles que le droit de remontrances paternelles’’.
1895, 30 décembre
1896, 12 janvier
1896, 20 mars
1896, 21 mars
– À la suite de l’initiation à la Loge ‘’Alsace Lorraine’’ du Grand Orient, du profane le Général Jung [19] qui avait été refusé à l’unanimité à la Loge de la Grande Loge de France de Dunkerque, une proposition est présentée en vue ‘’de prendre des mesures immédiates pour faire reconnaître le Conseil Fédéral comme puissance maçonnique par le Grand Orient de France’’.
– La fusion avec la Grande Loge Symbolique ‘’est en bonne voie… une question reste entière, c’est celle du local commun’’.
1896, 20 juin
En Tenue de Grande Loge, ‘’Le Suprême Conseil, considérant qu’il n’a pas encore reçu du Grand Orient de France de réponse officielle à la demande qu’il lui avait adressée au sujet de la reconnaissance de la Grande Loge de France comme puissance maçonnique… déclare qu’il va renouveler la démarche et dans le cas où sa demande ne serait pas accueillie, qu’il entend ne pas se séparer de la Grande Loge de France, s’inspirant toujours de l’intérêt supérieur du Rite Écossais…’’.
– La Loge de Marseille ‘’Les Vrais Frères Unis Inséparables’’… qui a passé au Grand Orient (sous le nom des ‘’Vrais Frères Unis Régénérés’’ ) sans remplir les formalités prescrites par tous les règlements est à l’origine d’une discussion animée où s’opposent des Frères partisans de la rupture avec le Grand Orient et d’autres, favorables à la conciliation.
– Mise en place d’une commission de révision des rituels.
1896, juillet-septembre
Une circulaire de la Commission Exécutive de la Grande Loge Symbolique de France est publiée à plusieurs reprises dans la Revue Maçonnique organe de la Grande Loge Symbolique de France qui rappelle:
– que les loges symboliques du Suprême Conseil forment une Fédération autonome,
– que la Grande Loge de France n’invoque pas le G.A.D.L’U. et qu’elle laisse la liberté absolue de conscience.
– que les délégués de la Grande Loge Symbolique de France ont participé à l’élaboration de la constitution de la Grande Loge de France en novembre 1894.
1896, 18 décembre
Fusion de la Grande Loge de France et de la Grande Loge Symbolique de France: La tenue de Grande Loge de la Grande Loge de France (avec les représentants des loges des deux obédiences) réunit 72 députés. Le Conseil Fédéral démissionne ‘’pour permettre à la nouvelle Grande Loge de France de constituer un nouveau Conseil Fédéral’’. La question du local est à nouveau discutée.
1896, 20 octobre
1897, 7 mars
1897, 18 mai
1897, 21 juillet
‘’La Grande Loge Symbolique Écossaise est fondue avec les loges du Suprême Conseil dans un corps maçonnique qu’on appelle Grande Loge de France. La Loge ‘’Diderot’’ , Orient de Paris s’isolant de ce mouvement entend continuer pour son compte la Grande Loge Symbolique Écossaise. La Loge ‘’Diderot’’ sera rejointe par les loges ‘’La Jérusalem Écossaise’’ et ‘’La Philosophie Sociale’’ pour former la La Grande Loge Symbolique Écossaise n°2. Entre 1896 et 1898 sur les 26 loges de la Grande Loge Symbolique Écossaise, 12 réintégreront la Grande Loge de France.
1897, septembre
1899
‘’Le Grand Orient n’ayant pas voulu reconnaître cette autonomie, c’est le Suprême Conseil qui doit servir d’interprète aux desiderata de la Grande Loge’’. Le Conseil Fédéral notifie aux puissances étrangères et françaises sa qualité d’obédience autonome. Seules les Grandes Loges d’Italie et de Roumanie répondent favorablement. Au Convent ‘’une constitution définitive et néanmoins perfectible est votée… désormais toutes les loges unies par la fusion de 1896 sont groupées, liées en un faisceau compact et serré que rien ne peut désagréger’’.
1900-1901
– Le Conseil Fédéral demande au Suprême Conseil une révision du décret constitutif de la Grande Loge de France et propose un traité d’amitié et d’alliance qui ferait de la Grande Loge de France une obédience complètement autonome, qui traiterait d’égal à égal avec le Suprême Conseil et qui pourrait obtenir la reconnaissance des autres puissances maçonniques.
– Le Suprême Conseil rappelle qu’en 1894 ‘’un certain nombre de loges demandaient au Suprême Conseil le droit de s’administrer elles-mêmes en groupant dans une fédération primaire tous les ateliers symboliques écossais, y compris ceux qui fonctionnaient sous l’obédience de la Grande Loge Symbolique. Ces ateliers déclaraient que s’ils désiraient obtenir leur autonomie, ils voulaient toutefois ne point se séparer du Suprême Conseil sous les auspices et sous l’autorité dogmatique duquel ils entendaient rester, afin que le Rite Écossais Ancien et Accepté, en France,ne format qu’une seule et même famille’’. Le Suprême Conseil voit dans ce projet de traité d’alliance la possibilité d’un schisme qui nuirait à la prospérité du Rite Écossais en France, mais reconnaît que ‘’l’article 2 du projet de traité qui conférerait à la Grande Loge de France le droit de délivrer les constitutions de ses ateliers constitue le seul point de controverse nouvelle’’.
‘’ Les relations du Suprême Conseil avec le Grand Orient de France continuent à être empreintes d’un caractère de grande cordialité… Le Suprême Conseil se trouve du reste, l’intermédiaire habituellement choisi pour certaines relations d’un caractère plus particulièrement administratif entre le Grand Orient et la Grande Loge de France… Il aurait préféré à tous égards qu’il s’établit entre le Grand Orient et la Grande Loge de France des relations directes rendant la correspondance plus facile,… Par ses garants d’amitié, le Suprême Conseil y a travaillé tant qu’il a pu, faisant valoir surtout l’argument tiré de la complète autonomie administrative dont jouit la Grande Loge de France, il n’y a pas encore parvenu’’.
1902, 1er décembre
1902, 20 décembre
Lecture est donnée au Conseil Fédéral d’une planche du Suprême Conseil qui est saisie par le Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France à propos de l’initiation du profane Becker par la Respectable Loge ‘’Le Libre Examen’’. Le Conseil Fédéral répond ‘’qu’il fournira au Grand Orient de France les renseignements que cette puissance maçonnique désire avoir, si elle s’adresse directement au Conseil Fédéral’’.
1903, 5 janvier
– En tenue de Grande Loge, certains Frères se demandent si le Conseil Fédéral ‘’avait le droit de prendre une position aussi grave sans en référer à la Grande Loge de France’’.
– Demande de constitution par la Respectable Loge n°217 ‘’Le Libre Examen’’ pour une Loge d’adoption qui fonctionne déjà depuis trois ans. La Grande Loge transmet son avis favorable au Suprême Conseil.
1903, 3 mars
En tenue de Grande Loge, une discussion sur la mention dans les rituels ‘’A.L.G.D.G.A.D.L’U.’’ soulève le problème de ‘’l’autorité dogmatique et rituellique’’ détenue par le Suprême Conseil. Il est décidé que la formule du Grand Architecte figurera sur le rituel mais les loges resteront libre d’en user ou non.
1903, 23 mai
Une commission est créée, chargée d’entrer en rapport avec le Suprême Conseil pour rédiger les textes permettant à la Grande Loge de France d’avoir des rapports directs avec le Grand Orient de France. Parmi les vœux renvoyés au Convent de 1903 figure un ‘’vœu tendant à la réalisation de l’autonomie de la Grande Loge de France’’.
1903, 3 mars
En tenue de Grande Loge, une discussion sur la mention dans les rituels ‘’A.L.G.D.G.A.D.L’U.’’ soulève le problème de ‘’l’autorité dogmatique et rituellique’’ détenue par le Suprême Conseil. Il est décidé que la formule du Grand Architecte figurera sur le rituel mais les loges resteront libre d’en user ou non.
1903, 8 août
Le Grand Maître François Bonnardot adresse une longue planche au Très Puissant Souverain Grand Commandeur le Très Illustre Frère Jean-Marie Raymond dans laquelle il lui demande l’autonomie de la Grande Loge de France, le droit par elle de délivrer des patentes et la suppression de la deuxième partie de la formule ‘’Au nom de la Grande Loge de France et sous les auspices du Suprême Conseil’’.
1903, 22 août
1903, 15 septembre
Le Suprême Conseil ‘’sans vouloir intervenir dans la discussion qui se prépare à ce sujet’’ adresse aux présidents, aux officiers et à tous les membres des ateliers du Rite Écossais Ancien et Accepté du 1er au 33e degré, travaillant sous les auspices du Suprême Conseil pour la France et ses dépendances ‘’ une sorte d’historique sommaire de la fondation de la Grande Loge de France’’ où il rappelle, sans commentaire, les textes publiés entre le 21 juin et le 9 novembre 1894.
1903, 26 septembre
1903, 31 octobre
Le Frère Gustave Mesureur est élu Grand Maître de la Grande Loge de France par le Convent. Lecture est donnée de la réponse de la Grande Loge d’Angleterre à la demande de reconnaissance formulée par la Grande Loge de France. La Grande Loge d’Angleterre… ‘’n’a jamais reconnu puissance souveraine une Grande Loge soumise d’une manière quelconque à un corps autre et extérieur, tel qu’un Suprême Conseil.
1904, 4 janvier
1904, 1er février
1904, 7 mars
En tenue de Grande Loge de France il est décidé de confier au Conseil Fédéral la mission de ‘’s’entendre fraternellement avec les représentants du Suprême Conseil pour que le Grand Maître de la Grande Loge de France soit désigné comme Garant d’Amitié du Rite Écossais auprès du Grand Orient de France’’.
1904, 11 juin
1904, 26 juillet
Afin de lever ‘’une confusion (qui) semble s’être établie sur l‘interprétation du décret constitutif de la Grande Loge de France en date du 7 novembre 1894’’, le Suprême Conseil adresse ‘’aux obédiences maçonniques en relation d’amitié avec lui et notifie à tous les maçons de l’obédience’’ une déclaration qui souligne la souveraineté de la Grande Loge de France. Cette déclaration rappelle le texte du décret du 7 novembre 1894 et le fait suivre immédiatement d’un nouveau décret daté au 26ème jour du mois de juillet 1904 qui ne comporte que deux articles:
‘’Art. 1 Les paragraphes B et C de l’Art. 2 du décret du 7 novembre 1894 sont abrogés. Par suite, la Grande Loge de France délivrera elle-même la patente écossaise de Constitution de tout atelier nouveau du premier au troisième degré.
Art. 2 Le Grand Chancelier et le Grand Secrétaire Général sont chargés de l’exécution du présent décret’’.
1904, 1er août
1904, 3 octobre
En tenue de Grande Loge ‘’le Grand Maître Gustave Mesureur donne lecture du décret du Suprême Conseil en date du 26 juillet 1904… Il résulte des termes de ce décret que la Grande Loge de France est définitivement autonome, avec pouvoir de délivrer les patentes de Constitution d’Ateliers, les Diplômes et tous les autres titres maçonniques du 1er au 3e degré inclusivement… A partir de ce jour, la Grande Loge et les loges, placées sous sa juridiction cessent de travailler au nom et sous les auspices du Suprême Conseil du Rite Écossais Ancien et Accepté. Mais notre devoir est de maintenir l’unité de l’Ecossisme, de resserrer les liens étroits qui nous unissent aux Ateliers Supérieurs comme au Suprême Conseil et d’assurer à tous nos Frères les avantages et le privilèges de l’Ecossisme au regard de la maçonnerie universelle. Dans ce but, notre prochain Convent aura pour mission de jeter les bases d’un traité d’alliance et d’amitié fraternelle entre les deux puissances écossaises: le Suprême Conseil et la Grande Loge de France. Le Grand Maître donne ensuite lecture de l’ordre du jour suivant: ‘’La Grande Loge de France, en prenant acte du décret du Suprême Conseil, en date du 2 juillet 1904 et comme première manifestation de son indépendance et de son autonomie, déclare que l’Ecossisme en France formant un groupe homogène et indestructible, elle entend rester fraternellement unie au Suprême Conseil. Elle le secondera dans sa tâche réformatrice auprès des puissances maçonniques étrangères et compte sur une égale réciprocité pour assurer, par un effort commun, la prospérité du Rite Écossais’’. ‘’Cet ordre du jour est voté à l’unanimité’’.
1904, 17 octobre
1904, 7 novembre
1904, 18 décembre
Lors de la Fête de l’Ordre écossais le Frère Fiolet, Secrétaire Général de la Grande Loge de France rappelle le décret du Suprême Conseil du 26 juillet ainsi que l’ordre du jour de la tenue de Grande Loge du 3 octobre voté à l’unanimité. ‘’Ce résultat, nous le devons au tact et à la haute autorité de notre Frère Mesureur comme au caractère et à l’esprit maçonnique de notre Frère Raymond, Très Puissant Souverain Grand Commandeur du Suprême Conseil’’.
1904, 19 décembre
1905, 20 février
1906, 22 décembre
1907, 5 janvier
1908, 16 novembre
1908, 7 décembre
1910, 17 janvier
Le Frère Fiolet, Grand Secrétaire Général explique au Conseil Fédéral ‘’que notre local (42 rue Rochechouart) est devenu aussi insuffisant qu’à l’époque où nous avons dû prendre le deuxième étage. Il y a lieu d’examiner la question, soit de nous agrandir de nouveau sur place, soit de chercher un autre local. Après échange de vue, le Conseil Fédéral charge une commission d’étudier la question’’.
1910, 21 septembre
1910, 22 septembre
Au Convent, le Frère Fiolet, Grand Secrétaire Général souligne que ‘’les relations de la Grande Loge de France avec le Suprême Conseil de France sont toujours empreintes de la plus fraternelle affection et se resserrent chaque jour davantage… De même les relations avec le Grand Orient de France sont guidées par l’esprit le plus fraternel et aucun incident n’est venu cette année, troubler les bons rapports existant entre les deux obédiences’’.
1910, 7 novembre
En tenue de Grande Loge, le Frère Peigné ‘’résume le débat (sur la question du local) et pose la question suivante: la Grande Loge est-elle d’avis d’acheter le local de la rue de Puteaux?
Le Frère Bellanger, Orateur d’office dépose des conclusions favorables à l’achat. Les conclusions sont votées à l’unanimité moins une voix’’.
1911, 20 janvier
1911, 13 février
1911, 12 juin
1912, 18 septembre
Le Convent de la Grande Loge de France a lieu pour la première fois rue de Puteaux. Dans son rapport le Frère Fiolet, Grand Secrétaire Général s’en réjouit: ‘’Aujourd’hui, le Rite Écossais tout entier, Grande Loge et Suprême Conseil, possède son hôtel. Il n’est à la merci de personne et il peut, en toute sécurité, suivre le cours de ses destinées, tendre ses regards vers l’avenir qui s’ouvre devant lui’’.
2002, 14 décembre
2007, 24 octobre
2011, 17 septembre
à suivre
[1] Les origines de la Franc-Maçonnerie: Le siècle écossais 1570-1710, David Stevenson, p.52.
[2] Voir 1737.
[3] Bord Gustave, La Franc-maçonnerie en France des origines à 1815; les ouvriers de l’idée révolutionnaire (1688-1771), Édition nouvelle Librairie Nationale, Paris 1908.
[4] Pierre Chevallier, Histoire de la Franc-maçonnerie française, Paris, Édition Fayard, 1974, tome 2, p.14.
[5] Pierre Chevallier, Histoire de la Franc-maçonnerie française, Paris, Édition Fayard, 1974, tome 1, p.383.
[6] Bibliothèque Thiers, fonds Denais, in 8° carton 4n, p.3.
[7] Bibliothèque Thiers, fonds Denais, in 8° carton 4n, p.4.
[8] Bibliothèque Thiers, fonds Denais, in 8° carton 4n, p.5.
[9] Bibliothèque Thiers, fonds Denais, in 8° carton 4n, p.7.
[10] Bibliothèque Thiers, fonds Denais, in 8° carton 4n, p.7.
[11] Bibliothèque Thiers, fonds Denais, in 8° carton 4n, p.1.
[12] Bulletin officiel du Conseil Fédéral, réf. F. Jupeau-Réquillard, p. 291.
[13] Bulletin officiel du Conseil Fédéral pour la France et ses Dépendances, 1ère année, n°1, juin 1895, pp. 7 à 16.
[14] Bulletin officiel du Conseil Fédéral pour la France et ses Dépendances, 1ère année, n°1, juin 1895, pp. 16-17.
[15] Bulletin officiel du Conseil Fédéral pour la France et ses Dépendances, 1ère année, n°1, juin 1895, pp. 17 à 20; puis 25.
[16] Bulletin officiel du Conseil Fédéral, 1ère année, n°2, août 1895, p. 39; puis P. 37.
[17] Bulletin officiel du Conseil Fédéral, 1ère année, n°3,septembre-octobre 1895, pp. 46-47; puis pp. 49 à 67.
[18] Bulletin officiel du Conseil Fédéral, 1ère année, n°4, novembre-décembre 1895, p. 85 puis p.92.
[19] Le Général Henri, Félix Théodore Jung est sorti de l’école militaire de Saint-Cyr en 1851, il effectue une carrière militaire qui l’amène jusqu’au grade de colonel en 1883. Il est nommé chef de cabinet du Général Boulanger, ministre de la guerre en 1886. Il passe ensuite Général de brigade et commandant militaire de Dunkerque. (source Wikipédia)