Charles Louis Auguste VALENTIN, avocat, militant socialiste, conseiller général du canton de Gravelines de 1913 à 1919, président de la section socialiste de Dunkerque (1920), président de la Ligue des Droits de l’Homme (1920), maire de Dunkerque de 1925 à 1939, conseiller général du canton de Dunkerque-Ouest en 1934, député du Nord en 1936, initié le 1er décembre 1901 à la loge dunkerquoise « L’Amitié et Fraternité », 66ème vénérable de la dite loge de 1920 à 1923, est né à Gravelines (Nord) le 9 janvier 1881. Il était le fils d’Urbain Antoine VALENTIN, clerc de notaire, maire radical de Gravelines de 1904 à 1919, et de Mélina Joséphine CIROT.

Acte de naissance :

            « L’an mil huit cent quatre vingt un, le dix janvier à quatre heures et demie du soir, devant nous DEMARLE FETEL Auguste Joseph, maire, officier de l’état civil de la ville de Gravelines, canton de Gravelines, arrondissement de Dunkerque, département du Nord, est comparu à la mairie le Sieur Urbain Antoine VALENTIN, clerc de notaire, natif de Pernes, arrondissement d’Avignon (Vaucluse), lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin, né hier à huit heures du soir en son domicile en cette ville, rue de Dunkerque, de lui déclarant et de Mélina Joséphine CIROT, son épouse, native de Gravelines, âgée de vingt neuf ans, et auquel enfant il déclare donner les prénoms de Charles Louis Auguste, les dites déclaration et présentation faites en présence des Sieurs Louis CIROT, peintre, âgé de soixante trois ans et Louis CIROT, peintre, âgé de quarante un ans, tous deux domiciliés à Gravelines, lesquels ainsi que le père ont signé avec nous, après lecture faite ».

VALENTIN                

L. CIROT                  

CIROT Louis            

DEMARLE FETEL

Lignée VALENTIN :

            VALENTIN Charles Louis Auguste, avocat, maire de Dunkerque

                       ° Gravelines 9 janvier 1881

            Fils de VALENTIN Urbain Antoine, clerc de notaire, directeur de la société du gaz (1883), président de « la Gravelinoise », société de gymnastique, d’instruction militaire et de tir, fondée en 1886, imprimeur-libraire, maire de Gravelines, capitaine d’infanterie de réserve, officier d’académie, chevalier de l’ordre de Léopold.

                       ° Pernes-les-Fontaines (Vaucluse) 23 mai 1851

                       * Fiche signalétique – classe 1871. Signalement : cheveux et sourcils châtains, Yeux bleus, front ordinaire, nez moyen, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, taille 1m64. Étudiant. Parti pour le 110e R.I. (en garnison à Dunkerque) par devancement d’appel le 1er octobre 1872.

                          Libéré le 10 novembre 1876 avec le grade de sergent major, il se marie 5 jours plus-tard à Gravelines.         

                       x Gravelines 15 novembre 1876 Mélina Joséphine CIROT, sans profession personnelle, née à Gravelines le 5 août 1851, fille de Louis Joseph François CIROT (1817-1882), peintre en bâtiment, vitrier, et de Monique Hortense Émélie LECOINTE (1814-1901), couturière.

                          Le marié, sans profession, demeure à Dunkerque.

                          Témoins : Étienne CHASSANG, garde du génie en retraite, 62 ans, chevalier de la légion d’honneur, François DUBOIS, coursier, 41 ans, tous deux amis des époux, Augustin LECOINTE, rentier, 71 ans, oncle de l’épouse, et Louis CIROT, peintre, 37 ans, frère de l’épouse, demeurant tous à Gravelines.

                          Mélina CIROT est décédée à Gravelines le 30 juin 1920 à 11 heures du matin en son domicile, rue Nationale, âgée de 68 ans et 10 mois, épouse d’Urbain VALENTIN, libraire. La déclaration de son décès a été faite par Charles VALENTIN, avocat, et Hippolyte MOISSON, menuisier, demeurant tous deux à Gravelines.

                       + Dunkerque 29 mars 1928 à 17 heures en son domicile, 10, rue Dampierre, 76 ans, rentier.

                          Déclaration de Charles Louis Auguste VALENTIN, avocat, maire de Dunkerque, 47 ans, fils du décédé.

                       Dont également :

                                   VALENTIN Jeanne Élisabeth Joséphine

                                               ° Gravelines 26 juin 1878 à 9 heures et demie du matin, 1, rue des Vieux-Quartiers. Le père est clerc de notaire.

                                                  Témoins : François DUBOIS, employé du génie, 43 ans, et Louis CIROT, peintre, 39 ans, demeurant tous deux à Gravelines.

                                               + Gravelines 5 septembre 1879, âgée de 14 mois.

                                                  Témoins : Pierre MATORÉ, marin, 31 ans, et Pierre Louis ZOONNEQUIN, maître au cabotage, demeurant tous deux à Gravelines.

            Fils de VALENTIN Auguste Benoît, contremaître d’usine à Sablet (Vaucluse)

                       ° Pernes-les-Fontaines en 1824

                       x Vacqueyras (Vaucluse) 5 juin 1844 Colette Élisabeth LAUGIER, née à Vacqueyras en 1823, décédée à Pernes-les-Fontaines le 26 mai 1856, fille de Jean Joseph LAUGIER et de Marie Véronique ROBIN.

            Fils de VALENTIN Sylvestre, cultivateur, propriétaire

                       ° Pernes-les-Fontaines 29 janvier 1780

                       x Pernes-les-Fontaines 30 octobre 1800 Anne Brigitte Rosalie MARIE, née à Pernes-les-Fontaines le 8 octobre 1780, y décédée le 5 octobre 1825, fille de Xavier MARIE et de Marguerite ALLOI.

            Fils de Jean Pierre VALENTIN

                       ° Pernes-les-Fontaines vers 1755

                       x Marie Rose BORDEL, née vers 1757.

            Après des études secondaires au collège Jean-Bart à Dunkerque, et des études de droit à la faculté de Lille, Charles Louis Auguste VALENTIN devient avocat au barreau de Dunkerque en 1909.

            Entre-temps, le premier décembre 1901 il a été initié à la loge dunkerquoise « l’Amitié et Fraternité » dont il deviendra « Vénérable » de 1920 à 1923.

            Militant socialiste, il se présente, sans succès, aux élections législatives de 1910 sous l’étiquette « socialiste indépendant ».

            Mais en 1913, candidat du bloc des gauches aux élections cantonales à Gravelines, il est élu conseiller général face à Adolphe TORRIS, le candidat républicain libéral.

            Il siège au Conseil Général du Nord jusqu’en 1919, année où il n’est pas réélu.

            En 1920, il devient, la même année, président de la section socialiste de Dunkerque, et président de la Ligue des Droits de l’Homme.

            En 1924, il se présente pour la seconde fois aux élections législatives. C’est un nouvel échec.

            Le 17 mai 1925, face à la liste d’Union Républicaine menée par le maire sortant, Henri TERQUEM, il est élu, au second tour, maire de Dunkerque à la tête d’une liste socialo-libérale.

            Il sera réélu en 1929 et en 1935.

            En 1933, il est à l’initiative de la construction, sur un ancien terrain militaire, de l’ensemble d’« Habitations à Bon Marché » (H.B.M, ancêtres des H.L.M) rue saint-Charles en Basse-Ville. Cet immeuble, connu à l’époque sous le nom de « maison Valentin », fut, par la suite, appelé communément « la Grande-Maison » par les habitants du quartier.


La cour intérieure de « la Grande-Maison »

            En 1934, Charles VALENTIN devient pour la seconde fois conseiller général. Cette fois-ci il est élu dans le canton de Dunkerque-Ouest.

             Après s’être présenté deux nouvelles fois sans succès aux élections législatives de 1928 et de 1932, il devient finalement député S.F.I.O. de la 1ère circonscription du Nord aux législatives de 1936

            A l’Assemblée, il fera partie de la Commission de la Marine Marchande et de celle de la Marine Militaire.

            Trois semaines après la déclaration de guerre, le 20 septembre 1939, à 7 heures 26, la voiture, qui le transportait en direction de la gare de Lille, percute un tramway sur le territoire de la commune de Lomme.

            Très grièvement blessé, il décédera deux jours plus tard, le 22 septembre, à l’hôpital Calmette à Lille où il a été transporté. Il avait 58 ans.

            Une heure avant son décès, il épouse sur son lit de mort Olympe DÉMAREZ, sa compagne qui est aussi la secrétaire de son cabinet d’avocat depuis 1908.

            Olympe Adolphine DÉMAREZ est née à Catillon (devenu Catillon-sur-Sambre en 1933), au hameau de Rejet de Beaulieu, le 27 janvier 1878. Elle était la fille de Léocade Léopold DÉMAREZ, tisseur puis garde-chasse, et d’Amélie Olympe BERNARD, tisseuse.

            Institutrice à Petit-Fort-Philippe (Nord) de 1898 à 1902, puis à Dunkerque de 1902 à 1908, elle quitte l’enseignement pour étudier le droit. Pour financer ses études, elle devient secrétaire dans le cabinet de Maître Charles VALENTIN, jeune avocat de 27 ans récemment inscrit au barreau  de Dunkerque.

            Licenciée en droit en 1913, elle devient, à 36 ans, la première avocate du département du Nord en prêtant serment le 2 février 1914 devant la cour d’Appel de Douai. Elle restera la collaboratrice de Charles VALENTIN jusqu’au décès de celui-ci.

            Elle sera élue conseillère municipale de Dunkerque en 1945 sous le majorat de Gustave ROBELET (S.F.I.O.), devenant la première femme à siéger au Conseil. Olympe DÉMAREZ est décédée le 5 septembre 1964 à l’âge de 86 ans.

Olympe DÉMAREZ en robe d’avocate
Buste de Charles VALENTIN au cimetière de Dunkerque.
Plaque sur la façade de l’Hôtel de Ville de Dunkerque