Émile Lucien Roger FLECQ, négociant, directeur des hospices civils de Dunkerque, ancien combattant décoré de la Croix de Guerre 14-18, blessé de guerre, officier de la Légion d’honneur, lieutenant d’infanterie de réserve, militant socialiste, conseiller municipal de Dunkerque de 1929 à 1935, 73ème vénérable de la loge « L’Amitié et Fraternité » en 1934, président de l’Union Sportive Dunkerque-Malo (1921), président du Comité du Circuit du Port de Dunkerque, délégué cantonal, administrateur du sanatorium de Zuydcoote (1951), président de la section du parti socialiste autonome, adjoint au maire de Dunkerque de 1953 à 1959, est né à Dunkerque le 19 décembre 1895. Il était le fils d’Arthur Isidore FLECQ, préposé du bureau de pesage, et de Marie Joséphine EGGRICKX.

Acte de naissance :

            « L’an mil huit cent quatre vingt quinze, le vingt décembre, trois heures de relevée, devant nous Jules Édouard Louis DEMAN, adjoint au Maire, remplissant par délégation les fonctions d’officier de l’état civil de la ville de Dunkerque, département du Nord, est comparu Arthur Isidore FLECQ, préposé du bureau de pesage, âgé de quarante deux ans, lequel nous a présenté un enfant du sexe masculin né hier à une heure de relevée, de lui déclarant en son domicile en cette ville, rue des Bassins numéro trente cinq, et de Marie Joséphine EGGRICKX, sans profession, âgée de trente sept ans, nés et mariés en cette ville, et auquel il a déclaré vouloir donner les prénoms de Émile Lucien Roger ; les dites déclaration et présentation faites en présence de Charles Louis Joseph ANDERSON, âgé de trente cinq ans, et de Louis François DEKEYSER, âgé de trente quatre ans, tous deux préposés du bureau de pesage, domiciliés en cette ville, et ont  le père de l’enfant et les témoins signé avec nous le présent acte, après lecture faite ».

FLECQ                     

ANDERSON              

DEKEYSER               

Louis DEMAN adjt.

Lignée FLECQ :

            FLECQ Émile Lucien Roger, directeur des hospices civils de Dunkerque             

                       ° Dunkerque 19 décembre 1895

            Fils de FLECQ Arthur Isidore, menuisier, préposé du bureau de pesage, vice-président de la Société de gymnastique « la Dunkerquoise », officier d’académie

° Dunkerque 20 juillet 1853 à midi, 26, rue de Hollande. Le père, 32 ans, est marin.    Déclaration de Jeanne DESOUTTER, épouse de Jean Baptiste LEFEVRE, sage-femme, 44 ans, assistée de Joseph Victoire FLECQ, poulieur, 67 ans, aïeul de l’enfant, et de Henri Joseph MERLIN, tailleur d’habits, 33 ans, demeurant tous à  Dunkerque.

                       x Dunkerque 2 mai 1877 Marie Joséphine EGGRICKX, sans profession, née à Dunkerque le 31 décembre 1857, fille de Pierre Victor EGGRICKX, marin, et de Virginie Émelie MUYLS.

                          Témoins : François Joseph TESTU, journalier, 54 ans, oncle maternel par alliance de l’époux, César Louis BELLAIS, propriétaire, 71 ans, cousin maternel par alliance de l’époux, Jean Pierre Désiré VERGRIETE, chauffeur, 44 ans, oncle paternel par alliance de l’épouse, et Pierre Jean Baptiste FOLLET, charpentier de navires, 33 ans, beau-frère de l’épouse, demeurant tous quatre à Dunkerque.

                       + Dunkerque 3 décembre 1927 à 14 heures en son domicile, 8, rue du Jeu-de-Paume, pensionné du bureau de pesage, officier de l’instruction publique.

                       # Recensement de Dunkerque en 1906 : 29, rue Caumartin

                                   FLECQ Charles (sic), chef de ménage, peseur juré, 53 ans, né à Dunkerque,

                                   EGGERICKX Marie, femme, sans profession, 49 ans, née à Dunkerque,

                                   FLECQ René, enfant, sans profession, 16 ans, né à Dunkerque,

                                   FLECQ Émile, enfant, sans profession, 11 ans, né à Dunkerque,

                                   FLECQ Suzanne, enfant, sans profession, 8 ans, née à Dunkerque,

                                   FLECQ Hélène, enfant, sans profession, absente, 25 ans, née à Dunkerque,

                                   FLECQ Maurice, enfant, marin, absent, 24 ans, né à Dunkerque,

                                   FLECQ Daniel, enfant, sans profession, absent, 21 ans, né à Dunkerque (en fait, il est garçon coiffeur et demeure au n°11 rue de la Marine, chez Georges BAERT, 40 ans, sans profession, son épouse et ses 4 enfants, et une servante),

                                   FLECQ Adolphe, enfant, sans profession, absent, 17 ans, né à Dunkerque.

                       ## Le Grand Écho du Nord de la France : Édition du 27 juin 1911

                                   « Inauguration du monument Trystram – … Le cortège sous une pluie battante se reforme et arrive rue Faulconnier au nouveau Bureau de bienfaisance, qui est situé près de l’Hôtel de Ville…

                                   … M. VINCENT, préfet du Nord, procède à la distribution des récompenses qui, par suites du mauvais temps, n’a pu se faire devant le monument Trystram. Sont nommés : …Officiers d’académie… FLECQ, vice président de la Société de gymnastique « La Dunkerquoise » à Dunkerque… »

            Fils de FLECQ Isidore Alphonse, marin, poulieur, gardien de commerce

                       ° Dunkerque 15 mai 1821 à 7 heures du matin, 26, barrière de Tornegat.

                          Témoins : Jacques Marie Félix PERRE, poulieur, 25 ans, et Jean Philippe BOUQUEL, cordonnier, 48 ans, demeurant tous deux à Dunkerque.

                       x b) Dunkerque 24 octobre 1849 Marie Rose POULIN, journalière, née à Petite-Synthe (Nord) le 7 avril 1816, fille de Pierre Vincent POULIN, marin, présumé péri en mer, à Islande, en 1838, et de Marie Joseph DEKONINCK, décédée à Dunkerque le 15 août 1849.

                          Le marié, poulieur, est veuf de Marie Victoire WALLART, décédée à Dunkerque le 15 novembre 1848.

                          Témoins : Pierre Charles POULIN, cordonnier, 30 ans, frère de l’épouse, François Joseph TESTU, menuisier, 27 ans, frère par alliance de l’épouse, Joseph Antoine COMPERNOLLE, peintre, 51 ans, et Félix Jacques Marie PERRE, poulieur, 54 ans, demeurant tous quatre à Dunkerque.

                       + Dunkerque 26 octobre 1878 à 11 heures du soir à l’hospice de Dunkerque, poulieur, âgé de 57 ans. Déclaration d’Auguste Félix BLAEVOET, 62 ans, et de Charles Louis DUSAUTOIR, 32 ans, employés à l’hospice, demeurant tous deux à Dunkerque.

            Fils de FLECQ Joseph Victoire, poulieur

                       ° Dunkerque 21 juillet 1786 à 1 heure

                          p. Nicolas Joseph Marie BLAISEL, m. Catherine GRASIAME.

                       x Dunkerque 16 août 1810 Marie Madeleine Antoinette CHINOT, née à Dunkerque le 30 novembre 1786, décédée à Dunkerque le 2 décembre 1843, fille d’Antoine Joseph CHINOT (1758-1840), charpentier, et de Marie Madeleine Antoinette LUGOUT (1765-1837).

                          Témoins : Le père de l’épouse, 52 ans, Jean Jacques Hypolite PERRE, 43 ans, poulieur, Michel GIBOURI, 60 ans, cabaretier, et Toussaint MARTIN, forgeron, 51 ans, demeurant tous à Dunkerque

                       + Dunkerque 1er janvier 1871 à 2 heures du matin en son domicile, 6, marché aux Anguilles, ancien poulieur, âgé de 84 ans, veuf en 1ères noces de Marie Madeleine Antoinette CHINOT, et en 2èmes noces de Marie Pétronille Rose PALLECOF.

                          Déclaration d’Isidore Alphonse FLECQ, poulieur, 50 ans, fils du décédé et d’Hippolyte François CARBON, maître menuisier, 47 ans, demeurant tous deux à Dunkerque.

                       # Recensement de Dunkerque en 1826 : 99, rue de l’Écluse-de-Bergues

                                   FLECQ Joseph, 40 ans, né à Dunkerque, homme,

                                   CHINOT Madeleine, 40 ans, née à Dunkerque, femme,

                                   FLECQ Victor, 16 ans, né à Boulogne, garçon,

                                   FLECQ Marie, 7 ans, née à Dunkerque, fille,

                                   WALAERT, veuve, 69 ans, née à Dunkerque, rentière,

                                   CHINOT Hortense, 20 ans, née à Dunkerque, fille,

                                   BOURDAIE Aimé, 74 ans, né à Reims, veuf.

            Fils de Joseph FLEC, compagnon poulieur

                       ° Champoly (-en-Forêt), diocèse de Lyon (Loire) 19 septembre 1751. Le père est un mineur allemand (sic).

                          Parrain, Joseph LUNER, aussi mineur allemand, marraine, Madeleine PAUSERINE, témoins, Joseph GLATZ, maître mineur, et George CHOULART.

                       x Dunkerque 18 octobre 1785 Marie Marguerite BERNARD, 32 ans, demeurant rue du Moulin, née à Helstroff, diocèse de Thionville, Lorraine allemande (Moselle) en 1753, décédée à Dunkerque le 3 février 1836, fille de Louis BERNARD et de Marie Jeanne LAMBERT.

                          Le marié, 32 ans, compagnon poulieur, demeure rue de Saint-Gilles.

                          Témoins : Jean PERRE, maître poulieur au marché aux Anguilles, Jacques LEBRUN, compagnon tonnelier, rue d’Hollande, le sieur Jacques BLAISEL, procureur de cette ville, rue du Moulin, et Jean VERMEERSCH, marchand épicier, rue de Saint-Gilles.

                       + Dunkerque 11 vendémiaire An VII (2 octobre 1798) à 4 heures du matin, âgé de 47 ans depuis le 3ème jour complémentaire dernier (An VI = 19 septembre 1798)

                          Déclaration de Marie Marguerite BERNARD, 45 ans, veuve du défunt, et Marie Françoise VERMEERSCH, 53 ans, épouse de Charles BERNARD, brouetteur, cousine germaine du défunt, demeurant toute deux à Dunkerque.

            Fils de FLEC Mathieu, mineur aux mines de plomb (argentifère) du Poyet, hameau de Champoly

                       ° vers 1721 originaire de la province du Tyrol

                       x Champoly 22 février 1751 Agathe CHELEY, âgée d’environ 19 ans, fille de Joseph CHELEY, allemand travaillant aux mines du Poyet, et de Madeleine PAUZERINE.

                          Le marié, âgé de 30 ans, de la province du Tyrol, travaille aux mines du Poyet de cette paroisse depuis environ 11 ans.

                          Témoins : Joseph GLATZ, maître mineur des dites mines, originaire de la province de Fürstenberg (ville du Brandebourg ou de Basse-Saxe), Georges CHOULART, originaire de la province de Essen (ville de Rhénanie-Westphalie), Joseph LOUDENER (Lundner ?), de la province du Tyrol, voisin de l’époux, le sieur Gabriel CHAZELLET, contrôleur des dites mines, témoins qui ont tous attesté que l’époux n’a pris aucun engagement au pays.

                          Agathe CHELEY (CHELAYE, femme de Mathieu FLEIX, alleman de nation) est décédée à Champoly 19 décembre 1868, âgée d’environ 40 ans.

                       + Champoly 27 janvier 1769 (1 mois et 8 jours après son épouse, et le même jour que son fils Mathieu, âgé de 14 ans – épidémie, accident …?), allemand de nation, mineur de profession, âgé d’environ 50 ans.

                          Témoins : Barthélémy COMBE et Gabriel PEURIÈRE, ouvriers aux mines, et Jean ALLARD, marguillier.

                       dont également :

                                   FLEC Jean Joseph

                                               ° Champoly, au lieu de Poyet, 20 novembre 1753

                                                  p. Jean Joseph CHELEY, mineur allemand, grand-père de l’enfant, m. Marguerite PLANCHE, fille à Étienne PLANCHE et Benoîte SOUCHON

                                   FLEC Mathieu

                                               ° vers 1755

                                               + Champoly 27 janvier 1769, décédé et enterré les mêmes jours que son père. Il était âgé d’environ 14 ans. Les témoins sont les mêmes que pour son père.

                                   FLEC Georges

                                               ° Champoly 1er octobre 1756

                                                  p. Georges CHOULARD, m. Marguerite JOURDAN, femme à Joseph GLATZ, maître mineur.

                                               + Champoly 4 octobre 1759, 4 jours

                                   FLEC Marie

                                               ° Champoly 24 mai 1759

                                                  p. Mathieu FRACHON, garçon mineur de la paroisse de Routalier-la-Forêt (?), m. Marie GLATZ, fille de Joseph GLATZ, maître mineur, et de Marguerite JOURDAN.

                                                  Le parrain épousera la marraine en 1763.

                                   FLEC Marguerite

                                               ° Champoly 26 juin 1762

                                                  p. Mathieu FRACHON, ouvrier aux mines, m. Marguerite JOURDAN, femme de Joseph GLATZ, maître mineur.

                                               + Champoly, au village du Poyet, 18 août 1762, environ 7 semaines.

            Mathieu (ou plus sûrement Mathias) FLEC(K), arrivé à Champoly vers 1740, est très probablement originaire de Schwaz, ville du Tyrol autrichien sur les bords de l’Inn. Ville célèbre dès le Moyen-Âge pour ses mines d’argent qui employèrent jusqu’à 11.000 ouvriers et produisirent 85 % de l’argent mondial avant la découverte du Nouveau-Monde. Au XVIIIe siècle, c’est la fin des grandes heures du district minier de Schwaz. C’est ainsi que l’on retrouve des mineurs originaires du Tyrol, non seulement à la mine de plomb argentifère du Poyet à Champoly, mais aussi dans les mines d’argent, de cuivre et de mercure de La-Croix-aux-Mines, dans les Vosges où on rencontre d’ailleurs un certain Martin FLECK, maître mineur, originaire de Schwaz, qui y épouse une alsacienne en 1707,  et qui y décède en 1731.

-*-*-*-*-*-

            En 1910, le jeune Émile FLECQ remporte un prix de lecture expressive lors du concours organisé par la Société Dunkerquoise pour l’Encouragement des Sciences, des Lettres et des Arts.

            Mémoires de la Société Dunkerquoise 1910 :

            « Palmarès des concours de la Société – … Concours de lecture expressive jeunes gens… Enseignement primaire… deuxième section – Prix, M. Émile FLECQ ».

            Bien que faisant partie de la classe 1915, Émile Lucien Roger FLECQ (cheveux châtains, nez sinueux, visage long, taille 1m67)  est incorporé, dès le 17 décembre 1914 (deux jours avant son 19ème anniversaire), dans le 127e régiment d’infanterie.

            Il est nommé caporal le 24 avril 1915, et, muté au 8e régiment d’infanterie, il se retrouve au front le 18 mai 1915.

            Nommé sergent le 20 juillet 1915, il est blessé à Verdun (Meuse) le 2 mars 1916, par un éclat d’obus à la fesse droite. Après convalescence, il rentre au 9e bataillon, 35e compagnie du 8e R.I. le 20 mai 1916.

            Le 3 mars 1817, sur décision du général en chef, il est nommé lieutenant à titre temporaire, et le 9 mars il passe au 4e régiment de tirailleurs.

            L’Écho d’Alger, journal républicain du matin : Édition du 16 mars 1917

                       « Dans l’Armée – Promotions à titre temporaire – Infanterie (Active)

            sont promus : Lieutenant, à titre temporaire : FLECQ, sergent au 8e d’infanterie, affecté au       4e tirailleur… »

            Le 30 avril 1918, il est blessé à Soissons (Aisne) par éclat d’obus au cuir chevelu et au pied droit.

            Il est promu lieutenant de réserve à titre définitif par décret du 11 août 1919, paru au Journal Officiel le 19 août.

            Il est mis en congé illimité à partir du 23 août suivant et se retire à Dunkerque.

            Dans la réserve, il passe au 110e R.I. le 16 décembre 1920, puis au Centre Mobilisateur n°11 le 12 août 1927.

            Outre la décoration de la Croix de Guerre 14-18, il a fait l’objet de deux citations.

            Le 22 mai 1918, il est cité à l’ordre du 31e C. « Du 25 avril 1918 au 5 mai 1918 a commandé brillamment sa section dans l’occupation d’un secteur difficile. La compagnie occupant une position désavantageuse, a porté sa section occupée au contact de l’ennemi avec une belle maîtrise ».

            Le 9 décembre 1919, il est cité à l’ordre du régiment : « Dans la défense du Soissonnais le 31 mai 1918, venant déjà de se distinguer dans la défense des abords de Breuil, menait avec le plus grand calme sous un bombardement violent ses tirailleurs au secours de Missy-au-Bois, lorsqu’il fut lui-même grièvement blessé ».

            Revenu à la vie civile, Émile FLECQ s’investit dans le monde associatif et sportif. Suite à la fusion en août 1919 des clubs de football de l’Union Sportive de Malo-les-Bains et du Stade Dunkerquois sous le nom de l’Union Sportive Dunkerque-Malo, il en devient le président en 1921.

            Il est décoré de la légion d’honneur par décret du 2 janvier 1928 paru au Journal Officiel le 5 janvier suivant.

            Il est alors négociant et demeure avec sa mère, 34, rue du Président-Wilson.

            Cinq mois plus tard, le 5 juin 1928 à 11 heures, il épouse à Malo-les-Bains Yvonne Marthe Renée DEPOORTER, sans profession, âgée de 21 ans, pupille de la Nation (jugement du tribunal civil de Dunkerque du 29 novembre 1919), née à Malo le 16 juin 1906, y domiciliée 22, avenue du Casino avec sa mère. Elle est la fille de feu Romain Victor DEPOORTER, en son vivant marchand boucher, décédé le 14 juin 1916, et de Marie Emma Julia LAUDES, sa veuve, sans profession.

            Les époux ont passé un contrat de mariage le 1er juin précédent devant Maître ALLEMÈS, notaire à Dunkerque.

            Les témoins du mariage sont Charles VALENTIN, avocat et Maire de Dunkerque, y demeurant 10, rue Dampierre, et Léon DEPOORTER, contremaître mécanicien, frère de l’épouse, demeurant 22, avenue du Casino à Malo-les-Bains.

            Militant socialiste, il est élu conseiller municipal de 1929 à 1935 sous le majorat de son ami Charles VALENTIN, réélu maire de Dunkerque.

            Le Populaire, propagande et actions socialistes : Édition du 14 novembre 1930

            « Nos comités de presse… Nord – Dunkerque – DURETZ Arsène, FLECQ Émile, ROBELET Gustave et DORP Alfred. Ce dernier a été nommé secrétaire ».

            L’Action Française : Édition du 4 août 1933

            « L’objection de conscience. – Le Nord Maritime donnait récemment le compte-rendu de l’assemblée générale de la fédération du Nord du parti radical et radical socialiste.

            Cette assemblée était présidée par M. Émile ROCHE, directeur de La République. On y voyait les personnages importants du parti, notamment le F .˙. Jammy SCHMIDT, et l’ami et complice de cette vieille loque de MARTIN-MAMY à Beauvais.

            Le conférencier était le F .˙. CUDENET. Après quelques autres palabres, incident : A ce moment, M. FLECQ, conseiller municipal de Dunkerque, prend la parole au nom des anciens combattants pacifistes et proteste contre l’introduction, dans l’ordre du jour, de félicitations à l’adresse de M. CHAUTEMPS, lequel est l’auteur de la fameuse circulaire sur les objecteurs de conscience, pacifistes en premier chef.

            Le conseiller municipal dunkerquois ne comprend qu’après l’exposé pacifiste de M. CUDENET, qui est l’expression de la politique radicale, on puisse adresser des félicitations au ministre de l’Intérieur qui, dit-il, brime l’action des pacifistes français. M. ROCHE répond en quelques mots et explique que cette circulaire fut imposée par l’état major général. Il prend l’engagement d’entretenir le ministre de la protestation soulevée à cette assemblée… »

            Le Populaire : Édition du 31 octobre 1933

            « Pour le « Populaire » d’où vient l’argent. – « Très content de la présentation de notre Populaire, je verse ce jour à votre compte chèques-postaux la somme de 100 francs dont 90 francs pour le renouvellement de mon abonnement d’un an et 10 francs pour votre souscription…

É. FLECQ, conseiller municipal, Dunkerque (Nord) ».

            En 1934, il est désigné pour être juré à la cour d’Assises de Douai.

            Le Grand Écho du Nord de la France : Édition du 9 septembre 1934

            « Tribunaux – Cour d’Assises du Nord – Liste des jurés titulaires et supplémentaires appelés à siéger à la session des Assises du département du Nord qui s’ouvrira au Palais de Justice de Douai, le lundi 15 octobre, à 11 heures 30, sous la présidence de M. DEBUISSON, conseiller à la cour d’Appel, assisté de MM. ROSET et HÉNAUT, conseillers.

            1° jurés titulaires … Émile FLECQ, négociant à Dunkerque… »

            A la fin de son mandat de conseiller municipal en 1935, Émile FLECQ devient, à 40 ans, directeur des hospices civils de Dunkerque situés à Rosendaël.

            Il ne se représente plus aux élections municipales de Dunkerque du fait qu’il a emménagé à Rosendaël.

            Recensement de Rosendaël en 1936 : 92, avenue du Maréchal-Foch (adresse de l’hôpital)

                       FLECQ Émile, 41 ans, né à Dunkerque, chef de ménage, directeurs des hospices civils,

                       DEPOORTER Yvonne, épouse, née à Rosendaël.

            Du fait de ses nouvelles responsabilités, il est classé affecté spécial comme directeur des hospices civils de Dunkerque et placé officier de réserve hors-cadre.

            Journal Officiel de la République Française : Édition du 22 décembre 1936

            « Infanterie – Réserve – Par décision du 15 décembre 1936, les officiers de réserve dont les noms suivent sont placés hors cadre (art. 18 de la loi du 8 janvier 1925), au titre des tableaux et des régions indiqués ci-après et pour la durée mentionnée après chacun d’eux.

            Les dossiers de ces officiers seront détenus par les commandants des organes mobilisateurs désignés entre parenthèse : … Tableau II – 1ère région – M. le lieutenant FLECQ (É. L. R.), du centre de mobilisation N°11, trois mois (centre de mobilisation n°11) ».

            En 1937, il est président du comité directeur du circuit du Port de Dunkerque.

            Le Grand Écho du Nord de la France : Édition du 21 juin 1937

            « Le douzième circuit du port de Dunkerque revient à Rémy HENDRYCKX (H. S. Lilloise)…

            … Nous y remarquons M. COQUELLE, fondateur de l’épreuve, Léo LEKIEFFRE, DISSAUX, ainsi que M. Émile FLECQ, directeur de l’épreuve… »

            Au cours de la Deuxième Guerre Mondiale il reste à son poste.

            Le nom d’Émile FLECQ est paru à deux reprises au Journal Officiel de l’État Français, les 16 août et 11 décembre 1941. Il y figure notamment sur une liste de dignitaires de la franc-maçonnerie en tant qu’ancien vénérable de la loge « Amitié et Fraternité ».

            Il dirigeait les Hospices de Dunkerque et fut maintenu dans ses fonctions par le préfet du Nord Fernand CARLÈS qui le considérait comme un excellent fonctionnaire.

            Dunkerque, 1939-1945, par Serge Blanckaert :

             Mai-Juin 1940, lors des opérations de rembarquement …« A l’hôpital, dirigé par Émile FLECQ, les docteurs CARLIER, LEMAIRE et F. LEFEBVRE opèrent, jour et nuit, dans un abri souterrain, éclairé par un appareillage de fortune… »

            « La Ravageuse », par Jean-Marie Fitère :

            1944 à l’approche du débarquement allié … « Les malades et les vieillards admis au centre hospitalier de Rosendaël sont transféré à Roubaix. Pour le directeur de cet hôpital, Émile FLECQ, ce départ ne résout pas le problème essentiel : comment opérer dans cet établissement vétuste, équipé d’un unique bloc opératoire, les centaines de blessés, civils et militaires qui seront victimes du gigantesque et inéluctable affrontement ?

            Car pour FLECQ, abusé par de fausses informations comme le commandement allemand, les opérations de débarquement se dérouleront dans le nord de la France. Il réussit à obtenir des crédits du maire de Dunkerque, sollicite les services de l’entreprise DUBUISSON pour édifier un vaste souterrain à l’épreuve des bombes, conçu pour être aménagé en salles d’interventions chirurgicales avec des blocs opératoires en nombre conséquent.

            L’entreprise André DUBUISSON conduit les travaux à vive allure et, le 10 juin 1944, FLECQ prend livraison de son bunker flambant neuf et tout équipé ».

            Le débarquement a lieu en Normandie.

            « Et voici Émile FLECQ navré, son coûteux bunker sur les bras, confus d’avoir gaspillé les deniers de l’État ».         

            « La Petite Femelle », par Philippe Jaenada :

            Pendant la trêve d’octobre 1944 … « Le 5 octobre au matin, Hilaire VANMAIRIS (maire de Rosendaël) se présente au quartier général de Frisius (vice-amiral commandant la forteresse de Dunkerque) : le vicaire de la paroisse Saint-Zéphirin, l’abbé VANHEMS, a été arrêté par les Allemands, soupçonné d’espionnage, et s’ils ne le libèrent pas dans les heures qui viennent, il ne pourra évidemment pas quitter la ville avec ses ouailles – la ville devait être vide pour 16 heures et le passage des lignes s’achevait à 18 heures, écrit-il – Le vice-amiral a autre chose à faire, il l’envoie bouler. Hilaire a donc l’idée d’aller voir Émile FLECQ, le directeur de l’hôpital de Rosendaël, et de lui demander de l’introduire auprès de celui qui va bientôt lui succéder en tant que médecin-chef, le colonel DOMNICK.

            « Cet officier nous reçut correctement. J’obtins qu’il intervînt en faveur de l’abbé VANHEMS. M. FLECQ profita de cette entrevue pour demander au médecin-chef de détériorer le moins possible son établissement, ce que celui-ci promit de faire.»…

            … L’abbé est relâché peu de temps après et fait ses valises sans demander son reste, accompagné par le maire VANMAIRIS, Émile FLECQ, le directeur de l’hôpital, l’ensemble des médecins qui y officient, et toute la population ».

            Émile FLECQ organise alors le transfert des vieillards de l’hospice à Cambrai et Caudry (Nord) et installe un hôpital provisoire à Socx, juste en dehors de la poche de Dunkerque.

            En 1945, il fait partie du Comité d’arrondissement de Libération.

            Par décret du 21 novembre 1946, il est promu officier de la Légion d’honneur.

            Table mensuelle du Journal Officiel de la République Française : Édition du 28 novembre 1946

            « Lois et décrets – Décret du 21 novembre 1946 portant promotions et nominations dans l’ordre national de la Légion d’honneur… Sont promus au grade d’officier MM. … FLECQ (Émile), directeur des hospices civils de Dunkerque, 27 ans de services civils et militaires particulièrement distingués… »

            Avec la Libération, Émile FLECQ reprend ses activités professionnelles, politiques et associatives.

            En  1948, il relance, avec son Comité, le circuit du port de Dunkerque.

            Journal Officiel de la République Française : Édition du 30 juin 1948

            « 21 juin 1948. Déclaration à la sous-préfecture de Dunkerque – Comité du circuit cycliste du port de Dunkerque. But : encourager la pratique du sport cycliste en organisant des courses et tout particulièrement le grand circuit du port de Dunkerque. Siège social chez Émile FLECQ, président, mairie de Dunkerque ».

            Bulletin de l’Académie Nationale de Médecine : 28 juillet 1953

            « Survie des « salmonella » dans l’eau de mer… Nous avons donc étudié la survie des salmonella dans les eaux de la mer du Nord, fraîche et prélevée au large. L’eau a été recueillie à 4 milles de Dunkerque, sur fond de 17 m, en mars et mai 1953…

            … Ces travaux ont été possibles grâce à la bienveillance de M. LE GORGEU, ingénieur en chef des ponts et chaussées, qui nous a permis de disposer de la vedette de ses services. De même, M. FLECQ, directeur de l’hôpital de Dunkerque, nous a autorisés à effectuer nos recherches dans le laboratoire de son établissement. Nous les remercions très sincèrement ».

            Émile FLECQ a été membre du Comité de Flamand de France.

            Annales du Comité Flamand 1954 :

            « Centenaire du Comité Flamand de France – Dunkerque le 28 juin – La cérémonie religieuse – Il est neuf heures, les autocars stoppent au pied du beffroi. A deux pas de là, sur le seuil du grand portail de la vénérable église affreusement mutilée, nous attendent nos collègues et amis dunkerquois : … FLECQ, directeur des hospices de Dunkerque… »

            Suite au décès accidentel en 1953 de Gustave ROBELET, maire socialiste de Dunkerque, sa succession provoque une crise au sein de la section S.F.I.O. de Dunkerque.

            « Socialistes et communistes dans l’agglomération dunkerquoise (1945-1981) », par Patrick Oddone :

            « La crise est ouverte au sein d’une section où deux tendances n’ont jamais cessé de s’affronter depuis la Libération dans une querelle des anciens et des modernes. Jusqu’en mars 1948, les instances dirigeantes se réclament du courant néo-réformiste symbolisé au plan national par Daniel MAYER qui préconise le rapprochement avec les mouvements de résistance et une attitude très réservée à l’égard des communistes. En réalité, la position de militants tels que Émile FLECQ, Arsène GEERAERDT, Pierre HAUW ou Paul ASSEMAN est encore plus droitiste : leur anticommunisme est exacerbé et leur sympathie pour le mouvement gaulliste n’est pas ignoré de la population… »

            Aux élections municipales de 1953 la scission est effective au sein de la section S.F.I.O. et c’est la liste « socialiste autonome » qui l’emporte avec à sa tête Paul ASSEMAN, le nouveau maire. Émile FLECQ, président de la nouvelle section socialiste autonome, est élu adjoint aux finances.

            Ayant pris sa retraite en 1955, il ne se représente pas aux municipales de 1959.

            Émile Lucien Roger FLECQ est décédé à Rosendaël le 31 mai 1968, à l’âge de 72 ans. Sa veuve, Yvonne Marthe Renée DEPOORTER qui fut commerçante et conseillère municipale de Rosendaël de 1942 à 1945, est décédée à Dunkerque le 20 novembre 1988 à l’âge de 82 ans.